Le mouvement Extinction Rebellion est aussi divers et riche que les rebelles qui y participent. Cet est espace « Parole de rebelles » est ouvert à toutes les contributions personnelles ponctuelles. Les avis exprimés ici par les rebelles sont personnels et n'engagent que leurs auteur·e·s et pas le mouvement Extinction Rebellion dans son ensemble (France et International).
La dernière semaine de juillet 2024 a été marquée par plusieurs placements en garde à vue abusifs d’activistes d’Extinction Rebellion ainsi que de perquisitions chez plusieurs d’entre elleux.
Ces arrestations et perquisitions montrent les dérives autoritaires de l’État français, tous les moyens étant visiblement bons pour empêcher l’expression de toutes opinions contestataires / alternatives et pour ainsi préserver l’image de ce gouvernement (temporaire) et du président Emmanuel Macron (de plus en plus contesté).
Rappel des faits
Au lendemain de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, des militantes et militants d’Extinction Rebellion devaient s’installer symboliquement sur le pont des Arts, qui la veille accueillait la prestation de Aya Nakamura (tant décriée par l’extrême droite).
🎯 L’objectif de l’action des activistes était de proposer une vision alternative du mode d’organisation politique en animant une assemblée citoyenne en vue de promouvoir une démocratie participative.
Or, dans un pays où la répression triomphe, le gouvernement a choisi une version bien plus violente.
Après une première vague de gardes à vue de 12h pour avoir collé des stickers dans le métro mardi1, des perquisitions ont eu lieu mercredi 24 juillet au matin, suivies par des gardes à vue avec déferrements (totalisant plus de 60h de privation de libertés pour 5 militant·e·s) pour des dégradations légères faites le 1er mai pour protester contre les “Taxis Volants” sensés être déployés pour les Jeux Olympiques2.
La criminalisation des mouvements écologistes & sociaux se poursuit de manière aberrante avec ce gouvernement.
Vendredi 28 juillet, c’était 9 militant·e·s qui ont été placé·es en garde à vue, sans que le motif soit encore connu, une procédure que Maitre Alexis Baudelin, avocat au barreau de Paris qualifie de “lunaire”3.
Samedi 27 juillet, il était très difficile de se déplacer dans la capitale sans voir son identité contrôlée, être emmené en vérification d’identité ou filmé par les caméras de la BRAV-M qui était massivement déployée.
Mais les activistes n’étaient pas les seul·e·s visé.e·s, la presse, venue en nombre, a aussi été contrôlée4.
En une poignée de jours, c’est donc au total une soixantaine de personnes - dont des journalistes - qui ont été privé·e·s de leur liberté pour avoir voulu visibiliser le déclin de la démocratie.
Une violation de nos droits
Pourtant, l’ensemble de ces placements en garde à vue5 sont illégaux.
La participation à des manifestations non déclarées et les dégradations légères (même en réunion) ne constituent pas des infractions punies de peine d’emprisonnement6.
À l’évidence, nous assistons à un véritable acharnement juridique et au musèlement des revendications légitimes des mouvements citoyens, à la liberté d’expression et à la liberté de la presse.
Rien ne doit dépasser de ces Jeux Olympiques 2024 et tous les moyens sont utilisés pour censurer l’opinion publique.
Extinction Rebellion dénonce ces pratiques contraires aux droits de l’Homme, et appelle à ce que l’ensemble des mouvements sociaux et écologistes se mobilisent contre les dérives autoritaires du président de la République et de son gouvernement, les JO constituant l’opportunité de faire pression sur le monarque Emmanuel Macron et son système capitaliste toxique : “la Macronie”.
Comme l’a dit Louise Michel7 par ailleurs mise à l’honneur pendant la cérémonie d’ouverture des JO de Paris8 :
“Quand la foule aujourd’hui muette,
Comme l’Océan grondera,
Qu’à mourir elle sera prête,
La Commune se lèvera.”
Alors pour ces JO, arrêtons de regarder la flamme alors que notre monde brle.
Rebellez vous, Rejoignez nous !
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Article du Nouvel Obs sur les Gardes-À-Vues pour les poses d’autocollants ↩
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Article sur l’action du 1er mai 2024 sur les “Taxis Volants” ↩
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Article de Reporterre mentionnant la prise de parole d’avocat, Alexis Baudelin ↩
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Article de Europe 1 mentionnant la privation de liberté des journalistes ↩
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Explication de la garde à vue sur le site du service public ↩
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Article de France Info présentant les femmes mise à l’honneur à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024 ↩