La nuit du 9 au 10 avril 2022, une trentaine de militants, Scientifiques en rébellion et Extinction Rebellion, ont occupé la salle de la Galerie de Paléontologie du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris.
Dans ce lieu symbolique pour l’extinction d’espèces, douze présentations de scientifiques pour que des mesures urgentes, radicales et nécessaires soient prises afin de limiter les conséquences des crises climatique et écologiques en cours et à venir.
Cette action S’inscrit dans le cadre d’une action internationale de scientifiques (avec plus de 1000 scientifiques de 28 pays) alertant sur le fait que la limite de 1.5°C de réchauffement climatique était dorénavant obsolète.
CAMPAGNE - 1.5° is dead - 1,5° est mort : scientist rebellion
Multiples rapports, alertes, prises de position, nous n’avons plus le temps d’informer cordialement la population et nos dirigeant.e.s que notre maison brûle. L’extractivisme, le productivisme, la consommation à outrance et l’utilisation des énergies fossiles nous conduisent inexorablement vers une sixième extinction de masse. Et la société humaine n’en sortira pas indemne. Nous refusons aujourd’hui de continuer de jouer les Cassandre ! La limitation du réchauffement climatique à 1,5 degrés n’étant plus possible, il faut une révolution climatique ! Et il nous faut donc agir ! Dans les lieux de savoirs, dans les médias, dans les laboratoires de recherche, faisons reculer le déni.
Quel rôle voulons-nous jouer dans cette histoire ? Nous ne pouvons plus continuer de soutenir les secteurs industriels qui puisent dans les ressources finies de la Terre sans limites raisonnables. Nous ne pouvons plus contribuer à développer des technologies à effets rebonds dévastateurs. Nous ne pouvons plus satisfaire les appels des lobbies qui veulent toujours plus pour ici et maintenant sans se soucier de notre avenir. Nous ne pouvons plus jouer le jeu de celleux qui nous ont conduits au désastre. Nous devons adapter les voies de la recherche pour permettre une vie humaine plus respectueuse de la seule planète vivable que nous connaissons. Nous devons bloquer ce système mortifère qui nous mène à la catastrophe. Nous devons ouvrir d’autres voies.
Mais nous ne sommes pas les seul.e.s acteur.ice.s du changement. Il est plus que temps que la parole des scientifiques participe et alimente le débat public. L’absence des questions écologiques et environnementales dans les programmes des candidat.e.s à l’élection présidentielle montre que notre système démocratique actuel ne peut ou ne veut pas prendre en charge seul ces problématiques. Il est d’autant plus important que les conclusions des scientifiques soient portées à la connaissance de tou.te.s ; pour que les citoyen.ne.s s’en emparent afin d’imaginer, construire et produire ensemble les changements nécessaires pour préserver l’avenir de l’humanité.
Nos revendications sont les suivantes :
- Nous appelons nos collègues scientifiques à nous rejoindre dans l’action, nationale et internationale, ainsi que toutes les strates de la communauté universitaire pour exiger que la Science soit entendue.
- Nous appelons les candidat.e.s à l’élection présidentielle à mettre l’écologie et la justice bioclimatique au centre de leur programme, car notre avenir et celui des générations futures en dépendent.
- Nous appelons les citoyen.ne.s à entrer en démocratie directe pour que des mesures urgentes, radicales et nécessaires émergent afin de limiter les conséquences des crises climatique et environnementales en cours, et à venir.