Samedi 20 juillet 2024.
Blocage et manifestation à La Rochelle.
Face aux lacrymos : joie, fanfare et tourbillon.
Blocage : Soufflet, une fois de plus épinglé.

5h.

Samedi matin, alors qu’un cortège de tracteurs escorté par des vélos passe le pont de l’île de Ré, des dizaines d’activistes les attendent, tapis dans un fossé aux abords du périphérique.

Déploiement sur le périphérique de La Rochelle - les activistes rejoignent les tracteurs qui arrivent depuis l'île de ré.

6h.
Lorsqu’on voit les tracteurs au loin, le go est lancé. La scène est magnifique, sur un fond de soleil levant, tracteurs et vélos rejoignent les activistes, la sono se lance, les drapeaux se brandissent et on commence à chanter. Rapidement, on demande d’accélérer le pas, objectif : rejoindre notre cible en direction de l’entreprise Soufflet au port de La Pallice, un lieu emblématique d’un système agro-industriel destructeur, pour un blocage symbolique contre l’accaparement de l’eau et des terres.

L’année dernière, Extinction Rebellion avait pris d’assaut le port de La Pallice pour dénoncer les activités écocidaires, l’accaparement des terres et de l’eau des acteurs locaux de l’agro-industrie. Plusieurs rebelles avaient été arrêté.e​.s. Au tribunal, le juge avait reconnu l’état de nécessité. Une grande victoire face aux géants de l’agro-industrie et à un État complice par son inaction face aux risques de destruction du système agricole dominant.

Une fois arrivé.es devant les silos du céréalier Soufflet, le blocage s’installe, entouré.es de forces de l’ordre, en miroir des militant.es en première ligne, les tracteurs en seconde, des toilettes, une “zbeulinette” qui sert le café, des biscuits, des sirops de l’eau et même des masques et du sérum physiologique. L’ambiance est bonne enfant, on se repose, on lit, on discute, on fait des mots croisés.

Jogging matinal pour rejoindre le point de blocage devant l'entreprise soufflet.
Alors que les activistes sont pris entre deux étaux de forces de l'ordre, ils et elles se font gazer. Les personnes conduisant les tracteurs ont particulièrement été touchées par ses gazs lacrymogènes.

9h30.

Nassés, deux groupes se forment en AG pour discuter des suites de ce blocage, pour prendre la température : souhaite t’on rester​ ? Notre objectif est-il atteint​ ? Comment vous sentez-vous ?

Malgré les négociations avec les forces de l’ordre, celles-ci refusent de nous laisser plus de temps pour nous organiser.


12h.

Non sans avoir subi, au passage, une pluie de lacrymos, vélos, tracteurs et manifestant.es réussissent finalement à s’extraire de la nasse pour se rendre dans le centre de La Rochelle avant de rejoindre les milliers de militant.es au parc Charruyer. Une victoire inespérée.

Manifestation à La Rochelle.

Malgré l’interdiction de manifester, les nombreux contrôles et fouilles, 10​ 000 manifestant.es ont rallié le lieu de rendez-vous où des prises de paroles d’élu.e​.s, de paysans et paysannes et de militants​ et militantes se sont succédé​.e​.s avant de prendre la route en direction du port agro-industriel de La Pallice.

Dans l’illégalité la plus totale, le 1er cortège nord/populaire, passé par le centre s’est fait nasser puis gazé par les forces de l’ordre, un véritable guet-apens. Plusieurs militant.e​.s ont été blessé.e​.s.

Alors que les activistes sont pris entre deux étaux de forces de l'ordre, ils et elles se font gazer. Les personnes conduisant les tracteurs ont particulièrement été touchées par ses gazs lacrymogènes.


Heureusement, le ​deuxième cortège sud​-familial a pu évoluer dans le calme et la bonne humeur. S’ils n’ont pas réussi à rejoindre La Pallice, les cortèges nord et sud ont pu tout de même converger et accueillir un troisième cortège maritime composé de kayaks, paddles et catamarans. Une fois arrivé.e​.s à l’embarcadère, des militant.e​.s ont même décidé de se jeter à l’eau pour une grande baignade festive et joyeuse pour se rafraîchir.

Une fois réunie en un seul morceau, la manifestation fleuve a lentement regagné le centre de La Rochelle pour le finir en beauté.

En cette fin d’après-midi à la plage de Concurrence, il y avait deux monde. D’un côté les touristes, et de l’autre les militantes, tourbillonnant dans l’eau, chantant des slogans antibassines, anticapitalistes et antifascistes au rythme d’une fanfare qui les accompagnait les pieds dans l’eau. C’était beau, c’était puissant et c’est aussi pour cela qu’on lutte. Pour se retrouver ensemble dans l’amour comme dans la rage.

Il est grand temps de changer de régime.



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(CAMPAGNE CHANGEMENT DE RÉGIME)