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La pratique de la GAVup étant encore récente, l’expérience apporte à chaque fois son lot de surprises. « Il y a un mode de GAVup par action. Ça ne se passe jamais de la même manière. Est-ce qu’on sera toléré.es devant le commissariat ? » Tant il est vrai que la présence du comité de soutien apparaît comme une remise en cause de la légitimité des forces de l’ordre à agir comme elles le font. Sur combien de commissariats, et lesquels, les rebelles seront emmené.es ? _« Après l’action à Orly [le 26 juin 2020, où un groupe de rebelles avait bloqué les pistes de l’aéroport pour protester contre les subventions accordées au secteur aérien], on s’est retrouvé.es à répartir plusieurs groupes à travers l’Île-de-France. D’Orly, on est allé.es jusqu’à Pontoise  ! »

Formée au même rôle en même temps que Simadilu, le discours de Lorna est riche en références à ses émotions et à celles des autres, et son action telle qu’elle la décrit est manifestement guidée par une empathie chevillée au corps. Elle a rejoint XR en décembre 2019, après des déceptions liées aux autres formes de militantisme, notamment pendant les manifestations contre la réforme des retraites.

« J’en ai eu assez de voir que le seul moyen de lutte qui semblait possible c’était cette violence, ces mecs qui se tapent dessus. Je ne trouvais pas de place du tout pour lutter avec d’autre choses que je trouvais intéressantes, comme de la joie, de l’envie. » « Les questions écologiques me préoccupaient aussi depuis longtemps, mais ma conviction a mûri au même moment où j’ai fait le lien entre ce côté hyper violent de notre monde et le fait qu’on détruise notre environnement »

Pas particulièrement attirée par les actions en tant que telles, elle trouve sa place dans le mouvement grâce à un marrainage efficace, en tant que coordinatrice de son groupe local.

« J’étais garante d’un équilibre entre les actions, les formations… ». Puis elle rejoint le groupe Culture Régénératrice récemment. « Moi ce qui me fait le plus vibrer c’est prendre soin des gens, c’est pourquoi j’ai adoré m’occuper de la GAVup, c’est le point ultime de ce qu’on peut faire pour montrer la cohérence de ce qu’on appelle prendre soin dans notre mouvement.  »


Ce 30 juin 2020, au sein du groupe qui s’occupe du soin dans l’action justement, elle accepte de s’impliquer davantage dans la gestion de la GAVup. Ce mardi, c’est à Bercy qu’Extinction Rébellion porte son message : l’économie actuelle nous enchaîne et nous blesse, à l’image de ces corps ensanglantés attachés aux grilles du ministère de l’économie et des finances. Ces corps qui posent artistement et courageusement, finissent au bout de quelques dizaines de minutes par être considéré·es comme des « contrevenant.es » et sont dirigé·es au poste… C’est alors que Lorna et les autres tenant·es des rôles qui l’alimente en informations entrent en action.

Iels sont huit à être emmené·es. Ce sera au commissariat de la Goutte d’Or, dans le 18e arrondissement. Sept d’entre elleux sont libéré·es au bout de sept heures. « Plusieurs rebelles nous ont dit le bien que ça faisait de nous voir par les fenêtres ou de nous entendre chanter pendant les auditions, surtout quand tu es seul·e. »

Cependant, il en reste une à l’intérieur. Et elle va rester beaucoup plus longtemps. Mais elle a pu compter sur un soutien sans faille. Il y a notamment eu des roulements de 0 à 3h et de 3h à 6h. Car forcément c’est la nuit que c’est le plus compliqué d’avoir du monde.


Cette garde à vue précise a été évoquée par beaucoup de celles et ceux qui témoignent ici. Peut-être parce qu’il s’agissait d’une des plus récentes au moment où les entretiens ont été réalisés. Mais peut-être aussi parce qu’au-delà du stress, de la peur, de la rancoeur et de la colère parfois ressenties, elle concentre et mêle aussi une certaine beauté dans les sentiments, autour de cette figure de la rebelle seule retenue inexplicablement et injustement plus longtemps que ses camarades, et d’autres aspects humains liés à la dynamique de groupe qui furent vécus comme difficiles à gérer.

Lorna et Simadilu, c’est Benebo qui les a formé·es. Même si l’entreprise reste par essence collective, on peut dire qu’elle a fortement contribué à créer GAVup sous sa forme actuelle. Primo militante de 47 ans, sa voix assurée, dynamique, est celle de quelqu’un qui sait où elle va. Elle a rejoint XR en mai 2019 après quelques coups de main chez Alternatiba. « Ce que j’apprécie chez XR c’est cette déconstruction des rapports de pouvoir, l’holacratie et l’intelligence collective. Je suis attachée à la désobéissance civile non violente car pour déconstruire un monde et en construire un nouveau il faut le déconstruire de façon différente. Si on utilise la violence je ne vois pas comment on reconstruira un monde résilient et non violent. »

A la question de savoir quel moment d’entre la douzaine de GAVup auxquelles elle a participé lui vient spontanément à l’esprit, elle répond sans hésiter. « La première. Moi, je suis têtue, je n’abandonne jamais. Mon groupe affinitaire était à l’intérieur, une douzaine de rebelles. Alors je suis restée dehors parce qu’iels étaient dedans. Je ne me sentais pas d’aller me coucher dans mon lit pendant qu’iels étaient dans leur cellule. Je savais que pour certain.es, c’était compliqué. Une privation de liberté, c’est quelque chose qu’on ne peut pas imaginer, c’est violent. Je me suis dit, comme c’est violent pour elles et eux, je vais me faire violence à moi. Et quand iels nous ont vu, en sortant, iels avaient de grands yeux et un grand sourire, iels nous ont dit que dans la nuit on était venu les voir pour leur dire, « vos potes sont dehors »… Cette première GAVup a été structurante. Certains rebelles qui sont du style à jouer les gros durs d’habitude sont venus nous dire, c’est formidable de vous avoir là. C’est à ce moment la que j’ai compris qu’on touchait du doigt quelque chose d’important. »


Cette toute première GAVup improvisée, c’était en juillet 2019. Ce jour-là, c’est sur le périphérique parisien que ça se passe. L’outil de la rébellion : des vélos. Agrémentés de systèmes déployés latéralement pour mieux ralentir la circulation. On appelle ça des « bloqueuses volantes ». Cette action était conçue pour être réalisée en équipe restreinte, en visant un effet maximal. Mais forcément, avec une quasi certitude de finir au poste, bien qu’à l’époque cela n’avait pas forcément été appréhendé ou anticipé.

Benebo, à la manœuvre donc de l’autre côté avec une autre rebelle, raconte les coulisses de cette scène, côté organisation. « On met le dispositif en place pour sécuriser les vélos laissés sur place. Pour ce qui est des rebelles, on les attend à la sortie, on gère les rapports avec les familles qui nous appellent, les forces de l’ordre sur place, en lien avec les autres équipes. Et les gens sont venus. »

Cette action sur le périphérique, Bipbip en était. Et il a vécu cette première GAVup en tant que personne soutenue — l’effet de surprise en bonus. « On était en bout de vie… Je me dis, p… j’ai loupé ma journée de taf, il faut que j’envoie un message… J’avais le moral à zero. Je voulais juste rentrer chez moi prendre une douche. Et là en ouvrant la porte du commissariat, je vois un drapeau XR énorme sur le feu rouge, d’autres drapeaux partout, des canapés dans la rue… Un enfant du voisinage nous a apporté des bonbons parce que sa mère lui avait expliqué ce qu’on faisait là. Je me suis dit, c’est pas possible, on est tellement légitimes qu’on est capables de faire ça, et les flics laissent le drapeau devant leur commissariat ! Et les bonbons, ça faisait très soutien du peuple, légitimité devant la police… »

Galvanisé, il va encore plus loin : « Juste après être sorti, quelqu’un m’a donné une craie. J’ai tracé un énorme logo XR devant le commissariat avec l’inscription “Le peuple uni ne sera jamais vaincu”. Comme on était une quarantaine et bien installé·es, je ne sais pas, je me suis senti légitime pour le faire devant la police. Et ils ont laissé faire… C’est le moment où je me suis dit, on a des êtres humains en face, il faut arrêter de se diviser comme ça. Même si c’est la personne qui t’arrête — on s’en fout, on fait de la désobéissance civile, on est prêt·es à se faire arrêter de toute façon… »

Nous reviendrons sur ces relations ambivalentes et complexes avec les forces de l’ordre.

Mais depuis cette toute première GAVup « à l’instinct », il y en a eu d’autres. Et donc le temps de gagner en expérience, en structure. Benebo résume ce chemin parcouru. « [Après cette première GAVup,] j’ai commencé à écrire le cadre. Les personnes qui en ont bénéficié m’ont ensuite sollicitée quand elles ont monté des actions. Ça s’est intensifié en juin 2020 car on a eu beaucoup d’actions et beaucoup de gardes à vue. » Pendant longtemps elle a géré les GAVup en binôme avec un autre rebelle, celui justement qui est à l’origine du nom.

Et plus récemment, après la RIO en octobre 2019, a été organisé le passage de relais. « Après 9 GAVup auxquelles j’ai participé, j’ai réalisé une formation au sein du groupe local Paris Nord, à laquelle ont assisté Sima et Lorna. Iels ont fait 3 GAVup depuis. J’étais en soutien mais ai fait un pas de côté pour laisser la place. Iels ont assuré ! J’ai ressenti une sacrée fierté… J’étais hyper contente de ce qu’iels ont fait. Et maintenant, iels vont être capables de dupliquer cette formation. On n’apprend pas suffisamment à faire confiance à l’autre, on veut toujours tout maîtriser. Les autres ne vont pas le faire comme toi, mais iels vont le faire. » Pourquoi pas plus tôt ? Parce qu’il a fallu prendre le temps de comprendre les aspects importants et de mettre des mots dessus. « Au début je n’avais pas assez de recul pour pouvoir former. »

Après cette grosse année de mise en place, quelle est donc aujourd’hui le bilan de ce dispositif ?

Achillée, chez XR depuis mai 2019, avait tout pour s’intéresser à ce dispositif. Avec un surnom de plante médicinale, dans le soin par profession, elle était naturellement encline à s’intéresser à la culture régénératrice en général. Elle se tourne notamment vers sa composante « soin en action » et commence à s’occuper de plus près des GAVup un peu avant la RIO [en octobre 2019]. Elle identifie le besoin et l’importance d’offrir aux rebelles exposé·es un soutien dans la durée, pendant tout leur séjour avec les forces de l’ordre, à leur sortie, mais aussi par la suite. Elle résume cela en une phrase : « on ne perd pas de vue les gens qui partent en garde à vue ». Nous y reviendrons plus en détail en montrant comment GAVup plus largement dans la culture régénératrice.

Tout commence par une phase de préparation. Les coordinateur·rices, ou « coordos » de l’action de départ sollicitent et trouvent des personnes qui seront en charge de la GAVup. Il y a de multiples rôles à tenir pour assurer la bonne circulation des informations.

Pendant l’action place Beauvau, le 23 juin 2020, au cours de laquelle une trentaine de rebelles ont réclamé au gouvernement d’assurer la sécurité alimentaire de la population plutôt que de mettre l’accent sur la répression policière, Achillée était derrière son écran d’ordinateur. Elle est en relation avec d’autres rebelles qui ne sont « pas dans l’action, mais à la périphérie. Il s’agit pour eux de prendre eux-même la charge mentale de déterminer comment prendre soin des rebelles en action. » Notamment en repérant en temps réel qui est toujours dans l’action et qui est emmené·e par les forces de l’ordre.

Place Beauvau, Achillée, elle, n’est pas sur place mais voit tout ce qui se passe grâce aux images sur les réseaux sociaux. Elle peut suivre ce qu’il advient de chacun.e des rebelles impliqué.es. Benebo a trouvé un nom imagé pour cela : « l’œil de Sauron », en référence à l’œil magique omniscient du maître du mal dans la saga du Seigneur des Anneaux. Mais tout ne passe pas par la vidéo. « Les coordos dans l’action nous appellent et nous aident. » Sur l’action à Orly, elle était sur le même rôle, en lien avec les rebelles sur place. « J’ai géré depuis mon ordinateur la recherche des commissariats, puis j’ai organisé le roulement des personnes qui allaient rester sur place. »

Mais un travail irremplaçable est également à réaliser depuis le « terrain », c’est-à-dire devant le ou les commissariats. C’est le rôle tenu par Simadilu et Lorna. Pour Simadilu, il s’agit d’« être disponible, stratégique, pour récupérer les informations là où on peut. C’est un travail d’investigation. » Et il faut être créatif, inventif et débrouillard. Nous n’en dirons pas plus, sinon qu’un des objectifs de ce rôle est de mobiliser pour qu’il y ait du monde devant le commissariat, pas forcément beaucoup, mais suffisamment pour tenir dans la durée, de sorte à ce qu’il y ait du monde lors de la sortie des personnes retenues . « Un marathon ». C’est important qu’il y ait de la nourriture, de l’eau, des vêtements chauds en hiver. Ça peut durer souvent plus de 24 h. « Il faut organiser un roulement pendant la nuit pour s’assurer que ce ne soient pas les mêmes qui soient là pendant 10 heures dans le froid ou la pluie. »

Parfois, toustes les rebelles finissent dans le même commissariat, mais parfois iels sont éclaté.es à plusieurs endroits. Cela fut le cas lors de l’action sur les pistes d’Orly. « Suite à l’action à Orly, l’une des personnes qui étaient en garde à vue nous appelle, et nous dit “alors voilà, je viens de sortir, c’est improbable, imaginez que je suis à Pontoise !” [Pontoise est à 46 km d’Orly] C’était incroyable de pouvoir lui répondre : “on est déjà à Pontoise, à tout de suite”, car nos pronostics étaient les bons. »

Enfin, l’une des missions de ce rôle, et pas des moindres, est de « gérer ses émotions et celles des autres » comme l’indique Benebo. Celles de l’ensemble des participant.es à la GAVup, et même en quelque sorte celles des forces de l’ordre. Nous illustrerons ce point en revenant maintenant plus en détail sur la GAVup devant le commissariat de la Goutte d’Or, suite à l’action place Beauvau.

Elymus, 27 ans, a la voix calme et, quand elle parle d’elle-même et de ses émotions, les mots voilés, pudiques. La rebelle retenue 25 heures après l’action place Beauvau, c’est elle. Engagée au sein d’XR depuis mai 2019, elle s’est occupée de coordination entre groupes locaux, a participé à des actions, des formations et des ateliers. Ce jour-là, elle s’est proposé d’endosser un rôle pour lequel elle ne pensait pas prendre plus de risques que les autres… Mais c’est l’effet inverse qui a été obtenu, peut-être parce qu’ils pensaient tenir une cheffe, peut-être parce qu’Elymus a été « plus ferme que les autres en termes d’usage du droit à garder le silence », ou peut-être tout simplement parce qu’ils n’avaient pas une bonne appréciation de la situation (« des pinpins », pour reprendre l’expression d’une autre rebelle ayant participé à l’action).

Mais le résultat est là : les autres sortent, Elymus reste. « J’ai un peu regretté ma première audition, je me suis dit que j’aurais dû davantage être dans la collaboration. J’ai ressenti beaucoup de remise en question, c’est assez désagréable. De la culpabilité aussi, peut-être n’avais-je pas fait ce qu’il fallait. Malgré les briefings, on n’a pas toustes la même manière de répondre aux questions, certain.es se taisent, certain.es parlent du mouvement, certain.es vont répondre aux questions. »

Elle ajoute : « C’est un chantier sur lequel on travaille.» Ce qui est abordé ici, c’est la question de la conformité du comportement des rebelles prenant part à l’action à un « consensus d’action » prédéfini. Cela vaut tout autant pour l’action de départ, que pour la garde à vue ou la GAVup.

Au bout de 25 heures, en fin de matinée, Elymus sort enfin. Dans un premier temps, elle en parle en ces termes pleins d’euphémismes : « C’était un moment assez fort, je ne m’attendais pas à voir autant de monde. Vu l’état dans lequel on est quand on est en garde à vue seul·e, c’est quand même très réconfortant de se sentir soutenu·e à la sortie. En fait, je ne l’espérais plus car je sais toute l’énergie que ça prend de rester la nuit dehors. Très, très réconfortant de les voir, de savoir qu’il y avait huit personnes qui étaient restées devant le commissariat toute la nuit, et qui étaient un peu en morceaux, avec en plus quelques tensions que ça a générées entre elles.

Certain·es pour tenir ont eu besoin d’une ambiance un peu festive, mais cela amène d’autres choses qui n’ont pas été faciles à gérer pour l’équipe sur place. » Elle y revient plus tard dans l’entretien en explicitant davantage ses émotions. « En sortant, la première chose que j’ai vue, c’est Davux accoudé sur une barrière, et de l’autre côté, des rebelles regroupé.es derrière une pancarte qu’iels avaient faite sur un bout de carton, trop mignonne ! Je l’ai gardée, cette pancarte. J’étais assez émue, au bord des larmes… » Elle marque une petite pause, comme si elle revivait ce moment, avant de conclure. « C’est une belle communauté… J’avais eu pour projet d’écrire ce qui s’est passé, mais je n’ai jamais pris le temps. »

don’t give up

‘cause you have friends

don’t give up

you’re not the only one

don’t give up

Don’t give up

Because you have friends.

Don’t give up

You are not alone

Don’t give up

Malal, 21 ans, est un habitué des GAVup. Il ne compte plus celles auxquelles il a participé, et a lui-même vécu deux gardes à vue. Au sein d’XR depuis février 2019, il s’occupe aujourd’hui surtout de sensibiliser et former, notamment sur le thème de la désobéissance civile. Pour lui, GAVup c’est plus qu’un simple soutien à des individus, c’est un peu l’esprit du mouvement qui s’exprime. _« Cela crée du lien avec les personnes à l’intérieur, on a l’impression de veiller sur elles et eux. Ce sont des moments importants pour le mouvement.

On vit des belles choses quand les personnes sortent. Ce qui caractérise notre mouvement, c’est le soutien qu’on a les un·es envers les autres. »_ À la question de savoir quelles émotions on ressent pendant une GAVup, il réfléchit avant de décrire une émotion complexe qui n’a pas de nom précis : « un mélange de compassion, de tristesse, d’attendrissement et d’impuissance — mais pas de colère. »

Les émotions ressenties par la ou le référent.e sont forcément un peu différentes. Benebo le formule ainsi : « Tu stresses depuis le début de l’action initiale jusqu’à la fin de ton action à toi. C’est beaucoup de fatigue émotionnelle, les montagnes russes. » Pour Lorna, au stress s’ajoute cependant « la compassion et la reconnaissance pour ceux qui sont à l’intérieur, qui ont pris ce risque, et la joie, celle d’avoir beaucoup de temps pour discuter et rencontrer des gens d’autres groupes locaux. »

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