Rejoignez-nous à Zaclay dimanche 10 octobre au soir, après les marches du 9 et 10 octobre!

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Fin de chantier pour la Ligne 18 : le moratoire c’est nous !

A la suite des Marches des Terres du 9 et 10 octobre, nous appelons à une semaine d’actions de désobéissance civile pour mettre à l’arrêt les chantiers titanesques du plateau de Saclay : :mattermost: Lien du canal mattermost. Nous appelons à nous rejoindre sur Zaclay, le camp de défense des terres du plateau, le dimanche soir directement après les marches. Prenez vos tentes, ça va swinguer ! (infos pratiques à la fin du texte)

La ligne 18, symbole d’un avenir noyé dans le béton

La Silicon Valley à la française du plateau de Saclay (campus de 670ha) a déjà engendré la destruction 400 ha de terres agricoles d’un seul tenant, soit l’artificialisation la plus massive et la plus brutale réalisée en Ile-de-France ces dernières années, le tout sans véritable débat public. Cette zone doit maintenant être desservie par la ligne 18 : pour un coût de 4,5 milliards d’euros (estimation avant travaux) cette ligne va tailler sur 10km entre le Moulon et Versailles plus de plus de 4000 ha d’espaces naturels et 2300 ha agricoles à haute valeur agronomique. Alors que depuis plus de 10 ans, citoyen.ne.s, habitant.e.s et riverain.ne.s du plateau de Saclay, spécialistes avec études à l’appui ou associations, ont prouvé que la construction de la ligne 18 du Grand Paris Express était une aberration, un projet inutile, destructeur et coûteux, les travaux ont commencé en 2020 et les premiers blocages de chantier dans la foulée.[1] Après 4 enquêtes publiques et 70% d’avis négatifs en moyenne, syndicat des transports d’Ile de France, Cour des Comptes, journalistes, associations, citoyen.ne.s, agriculteur.rice.s, universitaires, tous et toutes se sont exprimé.e.s pour l’abandon du projet, et les chantiers continuent dans un déni total de démocratie ! [2]

Madame Pécresse, présidente de la région IDF, a récemment affirmé “Je suis pragmatique, je vois plein de projets de transports bloqués dans toute la France, à cause de pseudos enquêtes environnementales, et je dis Attention, l’écologie c’est aussi les transports”. Pourtant après le premier bilan carbone de l’ouvrage, coûts d’exploitation et de construction compris, réalisé par Carbone4, le cabinet de conseil de Jean-Marc Jancovici (membre du Haut Conseil pour le climat, rappelons le) celui-ci tranchait sans appel : « La ligne 18 ne remboursera jamais son carbone de départ, il faut juste l’abandonner ». Face à l’urgence climatique palpable pour deux-tiers des Français, au constat alarmiste du GIEC abaissant à + 1,5° C la limite de réchauffement, il est atterrant d’entendre dire que cette décision sera maintenue, car « promise » par 3 gouvernements successifs.[3]. Madame Pécresse, il ne s’agit pas de “pseudos enquêtes environnementales” non, il s’agit de nos vies, de nos lois. Car la ligne 18 n’est pas seulement nocive du point de vue climatique elle est clairement en dehors des accords de Paris et des lois françaises concernant le climat et cela doit cesser. Mais ça ne s’arrête pas là, la ligne 18 est un Cheval de Troie pour l’urbanisation du plateau si l’on en croit les évaluations socio-économiques produites par la SGP elle-même. Plus de 70% des bénéfices économiques attendus sont des bénéfices « élargis » anticipant sur des densifications urbaines encore à venir. [4].

La ligne 18 annonce la destruction irréversible de ce milieu et de ces terres. Du présent des paysan.nes qui travaillent sur le plateau dont les terres cultivées sont expropriées ou coupées en deux et de notre avenir commun sacrifié sur l’autel de la croissance. Oui nous irons plus vite avec la ligne 18, plus vite vers le chaos climatique et l’extinction de ce qu’il nous reste de biodiversité. Partout les alarmes sonnent, il est urgent de tirer le frein, pas d’accélérer ! Nous ne pouvons les laisser faire. Nous ne les laisserons pas faire !

Carnage et scandales de la Société du Grand Paris

Cette destruction massive est orchestrée par La Société du Grand Paris. Le Grand Paris, initié par Nicolas Sarkozy en 2011 est aujourd’hui le plus grand projet d’infrastructures d’Europe et responsable d’une artificialisation massive des sols. C’est tout simplement un carnage.

Carnage environnemental et social : ces transports inadaptés aux besoins de la population et surdimensionnés représentent, avec les gares qui les accompagnent, plus de 22 millions de tonnes de terre excavées. Le contexte récent de crise sanitaire, sociale et environnementale a démontré la nécessité de conserver des lieux de production et d’approvisionnement de proximité, ainsi que les terres nourricières historiquement riches, leur flore et leur faune. Pourtant pas même une pandémie mondiale n’a fait pas reculer ceux qui profitent de la bétonisation.

Scandales : on ne compte plus les scandales dans lesquels sont impliqués la Société du Grand Paris avec la complicité de l’Etat, et des gouvernements successifs. Suspicion de favoritisme sur l’attribution des marchés (et oui, avec un monopole des trois géants Bouygues, Vinci, Eiffage…) [5], contournement de réglementation pour stocker les terres polluées d’IDF, mensonge complice sur le taux de sulfates des terres excavées supérieur aux normes autorisées et censées être réutilisées en remblai… [6] La liste continue et ne fait qu’accroître notre rage.

Se battre pour nos terres jusqu’à la victoire

La suspension de certains travaux du Grand Paris dans des territoires voisins, a été le fruit de longues années de batailles, de mobilisations et d’occupations de terres (JAD, Europacity…..). Ces victoires donnent raison aux luttes et à un avenir juste, équitable et résiliant. Elles sont la preuve que notre combat à tous.tes est légitime et fondamental.

Le camp de “Zaclay” s’est installé en mai 2021, suite à de nombreuses mobilisations en 2020, pour défendre les terres agricoles du plateau. Aujourd’hui, et les luttes voisines en sont la preuves, nous n’avons plus d’autres choix que d’occuper et de bloquer pour défendre nos terres de la bétonisation, notre avenir et celui de nos enfants. Il est nécessaire d’instaurer un rapport de force direct sur le terrain.

La lutte qui se joue sur le plateau de Saclay est presque sans égal aujourd’hui en France par l’ampleur de la destruction des terres et du vivant en cours.

REJOIGNEZ NOUS

Nous nous réunissons donc sur le camp de Zaclay à la suite des marches des terres de 9 & 10 octobre pour mettre à l’arrêt ce qui menace notre avenir commun. Pour construire ensemble l’occupation de ces terres et de celles expropriées encore à reprendre. Nous avons besoin de dire stop. Et cela ne se fera pas sans courage. Le courage de se lever et d’entrer en résistance. Ceci est un appel à toutes celles et ceux qui ont pris la mesure des enjeux : rejoignez nous !

Pendant toute la semaine nous tiendrons des assemblées chaque jour sur le camp pour débriefer des actions précédentes, construire les suivantes et gérer collectivement nos besoins sur le camp. Ces assemblées sont une pierre de plus pour construire un vrai pouvoir collectif à même d’opérer une bascule. Car il n’y aura pas de changement radical, écologique et juste sans la construction d’une démocratie réelle et inclusive. Nous en avons besoin pour affronter les tempêtes qui sont là, nous en aurons encore plus besoin pour celles à venir.

Revendications du collectif contre la Ligne 18 [7]

  1. Abandonner la construction du tronçon Massy-Versailles de la ligne 18, cheval de Troie de l’urbanisation du plateau
  2. Mettre à l’étude et réaliser des solutions de transport alternatives (la rénovation du réseau existant (RER B/C), l’amélioration et le prolongement des lignes de bus en site propre (TCSP), la création de connections plateau/vallées assurant un rabattement efficace vers les RERs (téléphérique, funiculaire, navettes de bus ou escaliers mécaniques).
  3. Organiser un vrai débat public sur l’aménagement du plateau de Saclay
  4. Mettre en place un moratoire sur les grands travaux du plateau de Saclay tant que ce débat n’aura pas eu lieu
  5. Assurer une vraie protection de l’agriculture, des terres agricoles et des derniers espaces de biodiversité d’Ile-de France
  6. Imposer que, dans le contexte actuel de crise climatique et sociale, la question des grands projets d’aménagement soit mise au débat politique

INFOS PRATIQUES

Nous camperons sur Zaclay (camp de défense des terres du plateau) à partir du dimanche soir et finirons le 16 et 17 octobre par un weekend de construction (pour les aider à s’installer pour l’hiver), festivité et débriefing sur le camp !

🚂 🚌🚶Comment venir à Zaclay ??

RER B jusqu’à Massy-Palaiseau, puis bus 91.10 ou 91.11 pour St Quentin en Yvelines (horaires ici : http://www.albatrans.net/les-lignes-les-horaires/horaires-hiver/), arrêt CEA Porte Nord. Ensuite, continuer la route à pied le long de la piste cyclable en direction de St Aubin / Villiers le Bâcle

🥗 💸 Dormir, manger et autres

  • Dodo : il faut prévoir sac de couchage, tapis de sol et tente. Si vous n’avez pas de tente, on pourra voir sur place pour vous dépanner (il y a un dortoir, mais peu de place).
  • Pluie : Venez avec de quoi avoir chaud et braver d’éventuelles averses ;) !
  • Miammiam : n’hésitez pas à amener des donations pour la semaine, on ferra des récups en plus à partir du camp et on organise une cuisine collective. Question vaisselle il y a ce qu’il faut sur place.
  • Autres / Cagnotte : on va utiliser beaucoup de choses du camp qui ont toutes un coût : essence pour le générateur, nourriture, matériel, etc. une participation libre est donc de mise :)

Sources

[1] Bocage de chantier de la ligne 18

[2] Grand Paris et nouvelles lignes de transports: lettre ouverte aux autorités.

[3] « Arrêtons l’écocide du plateau de Saclay par un métro déficitaire, inutile et dépassé »

[4] Campus Paris Saclay : pourquoi il faut renoncer à la ligne 18

[5] Favoritisme, dérapage financier… enquête préliminaire ouverte sur le Grand Paris Express

[6] “Complément d’enquête” révèle comment le chantier du Grand Paris contourne la réglementation pour stocker des terres polluées

[7] Non à la ligne 18, nos revendications