9 militant.e.s d’Extinction Rebellion devant le tribunal de Police pour avoir essayé d’alerter le monde de la publicité sur la gravité de la crise climatique et la responsabilité de cette industrie dans celle-ci.
Le 8 avril 2022 à 14h, nous serons 9 venu-e-s de toute la France jugé-e-s au tribunal de police de Cannes. On nous reproche d’avoir manifesté, dans un zone interdite, à deux reprises en juin 2019 au Cannes Lion Festival à Cannes, la plus grande messe publicitaire au monde qui chaque année rassemble près de 25.000 personnes.
La première fois sur les incontournables marches du tapis rouge du palais des festivals, et la deuxième en protestant depuis les flots contre une rencontre organisée par Facebook sur une plage que l’entreprise privatise durant tout le festival. A chaque fois, nous avons invité les participant.es à utiliser leur intelligence à autre chose qu’alimenter l’industrie publicitaire, fer de lance de la surconsommation qui pèse sur le climat et nos écosystèmes.
La publicité moteur de la société de consommation
La société de consommation est un des responsables majeurs de la catastrophe en cours et la publicité en est son moteur. Alors que la planète se transforme petit à petit en étuve au fur et à mesure de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, le monde de la publicité continue, tranquillement, de tenir sa grand-messe tous les ans à Cannes.
Il était évident pour nous militant-e-s d’Extinction Rebellion d’aller interpeller le monde de la publicité lors de ce festival du désastre. A l’heure du dérèglement climatique et de la 6e extinction de masse du vivant sur Terre, tous nos efforts devraient être tournés vers la sobriété. L’industrie publicitaire doit tout bonnement cesser.
Une foire internationale à ne surtout pas troubler
Afin qu’aucune perturbation ne vienne troubler le festival, un arrêté d’interdiction de manifestation avait été publié par la préfecture. Dans l’ensemble de la Croisette et des alentours du palais des festivals il était tout bonnement interdit d’avoir une pancarte ou de s’adresser aux passant-e-s avec un discours politique. Pendant toute cette semaine, nous avons été contrôlés tous les jours, parfois pour un simple sticker sur un téléphone. Cette énergie dépensée par les pouvoirs publics pour maintenir la tranquillité de l’industrie publicitaire est, elle aussi, profondément politique.
Dans cette situation, les vitrines d’expression sont accaparées par les puissants et les riches, et les voix citoyennes sont muselées. Nous refusons d’accepter cette situation ! Ces mesures ont un coût très concret, comment peut-on aujourd’hui justifier que de l’argent et l’espace public soit mis au profit de la défense d’intérêts économiques privés qui mettent en péril notre avenir à toutes et à tous ? En plus d’être condamné pour inaction climatique, l’état pénalise les citoyen-e-s qui exercent leur liberté d’expression afin d’essayer, à leur minuscule échelle, de faire bouger les choses.
Face à l’urgence et la gravité de la situation les citoyen-e-s ne peuvent être condamnés pour ces actions. Le décalage entre, d’un coté les faits qui nous sont reprochés (“Participation à une manifestation non autorisée sur la voie publique”), et les conséquences du réchauffement climatique interroge. Si la situation n’était pas aussi grave nous pourrions en rire. Malheureusement ce n’est pas une blague.
Dans ce contexte, nous avons fait le choix de contester les deux amendes reçues et qui cumulées, s’élèvent à plus de 600 euros par personne. Nous considérons nos actions légitimes et nécessaires, et voulons pouvoir les défendre publiquement pour qu’elles soient reconnues comme telles par la justice, l’opinion publique et les médias.