Samedi 17 décembre 2022, sur Lyon, des centaines de rebelles ont participé à une action contre un des géants de la pétrochimie : Arkema 🧪
Cette ancienne filière de TotalEnergies trop peu connue au regard des méfaits qu’elle commet, a subit un coup de projecteur suite au reportage de Vert de Rage et Envoyé Spécial sur la pollution aux perfluorés autrement appelés polluants éternels - dans la banlieue sud de Lyon.
Le site d’Arkema à Pierre-Bénite est responsable de ces pollutions, de l’empoisonnement des habitant.es et de l’environnement.
Nous avons donc décidé d’agir, pour rappeler que des mois plus tard, le combat continue. Avant nous déjà, de nombreux mouvements se sont mobilisés, tels que les collectifs de riverain.es “Bien Vivre à Pierre-Bénite” ou encore le CAPIPSSOL (Comité d’Action Pour une Industrie Propre et Sûre dans le Sud-Ouest Lyonnais) et les victimes de contamination au perfluorés, mais aussi l’association Notre Affaire à Tous, qui a lancé une procédure judiciaire à l’encontre d’Arkema et les syndicats de travailleur·euse·s, qui ont tenu le piquet de grève pour réclamer une hausse des salaires et une meilleure protection.
Arkema ou l’art de la fuite en avant 😠
🤔 Arkema, c’est quoi ?
Arkema est une multinationale de la pétrochimie tournée vers la production de “matériaux de spécialité”, entendez les vernis industriels, les polymères, les adhésifs et autres dérivés plastiques. Ce sont des composants servant le plus souvent des industries polluantes telles que l’aéronautique, l’automobile, les emballages, l’électronique… Implantée dans 55 pays à travers le monde et comptant 141 sites industriels, leur hégémonie est planétaire. Leurs produits sont présents partout, leur permettant ainsi de réaliser des chiffres d’affaires toujours plus mirobolants. L’entreprise s’est en effet vite remise du “coup de mou” de la crise Covid en annonçant pour 2021 un CA de 9,5 milliards d’euros, soit plus de 25% d’augmentation par rapport à l’année 2020. Son PDG, Thierry Le Hénaff, se félicite de cette croissance et affirme sa confiance dans les années à venir. Autrement dit, Arkema a encore de beaux jours devant elle, et ce n’est pas pour nous ravir.
Évidemment, Arkema est engagée dans une démarche RSE largement mise en avant dans la communication de l’entreprise (quelle bonne entreprise de nos jours ne s’est-elle pas parée à toute attaque en brandissant le sigle magique ?) . Mais surtout, Arkema mise sur le développement durable. Les mouvements sociétaux poussent de plus en plus vers une prise en compte de l’urgence climatique, et les entreprises telles qu’Arkema ont su s’en saisir, transformant l’inquiétude légitime et le besoin de changement immédiat en machine à cash. Désormais, le vert écolo rappelle amèrement le vert des billets de banque…
🤡 Une “vision pour un monde plus durable”
Dans sa “vision pour un monde plus durable”, l’entreprise détaille son engagement, tourné vers l’avenir sauce écolo. Que propose-t-elle alors ?
D’abord, de remplacer les matières premières fossiles par des végétaux. C’est ce qui est appelé la “chimie verte” ou “biochimie”. Arkema est devenue experte dans l’exploitation du ricin (plante résistante présente sur tous les continents, dont l’huile est très utilisée dans de nombreux domaines comme la cosmétique ou l’industrie chimique) qui lui permet de remplacer certains matériaux dans ses produits pour l’automobile ou le sport entre autres. Des milliers d’euros sont alloués à la recherche de nouvelles plantes permettant un développement industriel, comme le tournesol utile dans les additifs pour bitume. Si le développement des produits biosourcés dans l’industrie pétrochimique ne s’accompagne pas d’une réelle remise en question de la production, cela n’aboutira qu’à une culture massive de végétaux non destinés à l’alimentation, privant l’humanité de précieuses terres arables. Mais pas de panique, on roulera bientôt sur des routes goudronnées au pissenlit, alors tout va bien.
Les perfluorés sont un composant chimique qui a été créé de toutes pièces par l’homme et n’existe pas dans la nature. Il existe au total 4 700 perfluorés, appelés PFAS. Ils sont particulièrement dangereux pour la nature et la santé humaine, mais aussi très résistants à travers le temps, et s’accumulent donc dans l’environnement, ce qui augmente inévitablement leur concentration. Les perfluorés sont des perturbateurs endocriniens déjà très connus et étudiés. Ils forment la famille des PFAS, dont les plus répandus sont les PFOA et les PFOS. (Pour simplifier, nous y feront référence dans la suite du texte comme PFAS, sauf si la précision est nécessaire).
Ensuite, de développer de nouveaux matériaux pour les rendre plus efficients. Alléger leurs produits pour que les avions volent plus loin et que les voitures roulent plus vite, “le rêve du constructeur automobile rejoint celui du chimiste qui aimerait substituer le verre et le métal par du plastique recyclable” (Denis Bortzmeyer, Directeur scientifique Arkema). Alors, vous rêvez là hein ? Bref, il n’est nulle part question de produire de manière raisonnée ou réellement responsable. Ce qu’il faut bien sûr, c’est produire toujours plus, mais toujours mieux. On sait pourtant que ça ne va pas suffire, que rendre quelque chose plus efficace ne signifie pas la rendre moins polluante. C’est ce qu’on appelle l’effet rebond, étudié par de nombreux spécialistes de l’économie. Plus un produit ou un matériau sera efficace, moins gourmand en énergie ou en matières premières, plus la consommation de ce produit va augmenter. On le sait aujourd’hui, il ne nous faut pas améliorer, donc produire toujours plus, mais ralentir.
Surtout, ce greenwashing outrancier nous détourne de la réalité Arkema. Derrière tant de bons sentiments se cache l’un des plus gros pollueurs d’Europe. Et son arme fatale, ce sont les perfluorés.
Des contaminations de l’environnement et des habitant·e·s 🤒
Un scandale de pollution environnementale aux PFAS aux USA dans les années 2000 avait secoué l’opinion publique et alerté le monde de la recherche. En 2015, ce sont plus de 200 scientifiques qui signent la Déclaration de Madrid, synthèse des connaissances sur les conséquences de ces polluants, demandant des mesures radicales pour stopper la pollution aux perfluorés dans le monde. Les incidences sur le monde vivant des PFAS sont donc très bien renseignées, et ce depuis longtemps.
C’est un produit dangereux pour les êtres vivants. Un perturbateur endocrinien est une molécule qui vient influer sur le système hormonal et le déséquilibrer. Les perturbateurs endocriniens sont très nocifs pour la santé, causent notamment de nombreux cancers mais aussi des maladies hormonales comme l’obésité ou des problèmes de croissance et de puberté. S’ils sont tous très résistants dans la nature, seule une catégorie d’entre eux sont surnommés “polluants éternels”, ce sont ces fameux PFAS qui seraient responsables de cancers du testicule, de la thyroïde, du rein ou du sein, de dysfonctionnements hépatiques, de taux élevés de cholestérol, favoriseraient le diabète mais aussi un poids et une taille anormalement faible des nourrissons, et on en passe et des meilleures.
Arkema est responsable de la propagation de quantités inconsidérées de gaz à effet de serre fluorés dans l’atmosphère. Ce sont des gaz interdits en Europe en raison de leur danger pour la couche d’ozone. Ils se caractérisent par un Potentiel de Réchauffement Global (PRG) considérable: l’effet d’une tonne de ces gaz relâchée dans l’atmosphère correspond en terme de réchauffement global à l’équivalent de l’émission de 1 000 à 2 000 tonnes de CO2. Officiellement l’utilisation des PFOA a cessé depuis 1979 sur le site, mais les études menées notamment dans le cadre de l’émission d’Envoyé Spécial et Vert de Rage montre que ces substances sont toujours présentes dans l’environnement autour de l’usine. Ces polluants sont particulièrement résistants. De plus, l’utilisation de ces PFOA a rapidement laissé place à d’autres perfluorés (PFNA, PFUnDA, ..) tout aussi toxiques, si ce n’est plus. Par exemple le PFUnDA est un perfluoré 4 fois plus toxique que le PFOA. L’entreprise a donc décidé de remplacer un poison par un autre, 4 fois plus dangereux. Des traces de ce PFUnDA ont été retrouvées dans le stade de Pierre-Bénite dans des concentrations équivalent à 83 fois la norme hollandaise. Les Pays-Bas ont également connu d’énormes problématiques d’empoisonnement aux perfluorés et l’État a finalement décidé d’imposer des normes, ce qui est encore loin d’être le cas en France. Mais nous y reviendrons plus tard.
L’eau et le lait maternel sont des indices du niveau de contamination des habitant.es de la zone qui ont notamment été étudiés par Jacob De Boer lors de l’émission de Vert de Rage. Ce scientifique hollandais a montré qu’en aval des zones de rejet du site d’Arkema, l’eau de 9 communes alimentées par les captations du Rhône présentent une concentration de 143 à 197 ng/L de PFAS. Selon De Boer, ces taux devraient grandement alerter l’État et devenir un enjeu de santé publique face auquel réagir immédiatement. 200 000 personnes sont ainsi concernées par cet empoisonnement à petit feu. La DREAL, suite au reportage, a finalement mis en place un principe de précaution qui incite les habitant.es à ne pas consommer l’eau de leur robinet. Le cas du lait maternel, enfin, est éclairant: 13 femmes allaitantes ont fait l’objet d’une étude scientifique. Les concentrations de PFAS retrouvées dans leur lait étaient en moyenne de 160,7 ng/ L (contre 56,8 ng/L aux USA et 70,7 ng/L aux Pays-Bas). Ces chiffres sont alarmants, et contreviennent au droit des populations de vivre dans de bonnes conditions, dans un environnement sain, et amenuisent les chances des générations futures de vivre en pleine santé. Les nourrissons sont particulièrement sensibles aux perturbateurs endocriniens, et une telle concentration de PFAS dans le corps de leur mère ne peut qu’avoir des conséquences désastreuses sur leur développement.
Évidemment, Arkema refuse de regarder la réalité en face et n’offre aucune réponse satisfaisante aux victimes, préférant se cacher derrière ses grandes politiques de RSE et sa communication verdie.
Arkema coupable, État français complice ⚖️
Arkema est l’auteur de ces crimes environnementaux, à n’en pas douter. Mais l’entreprise n’est pas le seul acteur que nous remettons en cause ici. L’État français est au courant de ces agissements. Pourtant il ne fait rien.
A travers son organe régional, la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), l’État français est censé réguler les risques liés aux pollutions et aux dégradations de l’environnement. La DREAL est placée sous l’autorité du préfet de région, dont on interroge la réelle volonté de protéger les citoyen·ne·s et faire cesser les crimes climatiques sur son territoire… L’institution a souvent rendu visite à l’entreprise. On croirait presque qu’elle se doute de la dangerosité de ses agissements. Elle a d’ailleurs relevé 66 “non-conformités” et 6 “incidents majeurs” lors de ses vérifications entre 2017 et 2022. Ça fait quand même beaucoup d’infractions en 5 ans. Et pourtant, aucune sanction n’a été retenue à ce jour contre Arkema. Pire, aucune demande de réparation. L’usine de Pierre- Bénite est classée site SEVESO, soit le plus haut risque parmi les ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement), et devrait être surveillée d’un œil sévère par les autorités responsables. Il n’en est rien. La DREAL a de nombreux objectifs fièrement mis en avant sur le site du gouvernement, dont nous ne citerons ici qu’une infime partie qui nous paraît souligner clairement les manquements de cette institution :
- “Réduire les risques naturels, miniers et technologiques” ou encore “réduire les pollutions de toutes natures”. Les PFAS ne doivent pas rentrés dans la catégorie des “pollutions de toute nature”, c’est la seule explication que nous avons pu trouver…
- “Informer les citoyens sur l’environnement”. Là encore, on a tout faux à la DREAL. Sans doute n’a-t-on pas trop envie d’informer les citoyen·ne·s des risques qu’iels encourent en vivant à proximité de cette usine. C’est ce qui explique que les données ont été obtenues par un chercheur hollandais contacté par des journalistes, qui se constituent ainsi lanceurs d’alertes en palliant les manquements étatiques. Que des personnes qui n’ont pas à charge d’assurer le bien vivre des citoyen·ne·s doivent remuer ciel et terre pour que les habitant.es aient accès à leurs propres données de santé doit nous interroger.
Le préfet de région a tout de même concédé un arrêté préfectoral (qu’on ne nous accuse pas de biaiser cet article…) qui impose à Arkema de supprimer par paliers son utilisation du PFAS 6:2FTS jusqu’à le bannir complètement au 31 décembre 2024. Mais heureuse coïncidence : Arkema sentant le vent tourner avait déjà prévu de stopper sa production d’ici… 2024. Oh bah, ça alors ! Si vous trouvez un enchaînement plus hasardeux - ou un préfet plus conciliant - que ça, faites-nous signe. Parce qu’ici, on n’a jamais vu ça. Cet arrêté préfectoral, s’il est une amélioration de la situation et une prise de parti - du bout du petit doigt de pied, mais soulignons - est vu par tous les acteurs comme insuffisant et très peu ambitieux. Considérant la dangerosité de ces molécules, il faut questionner la pertinence de laisser du temps à l’entreprise pour “retomber sur ses pattes” en remplaçant son procédé par un autre, alors que chaque jour qui passe augmente les contaminations, les risques de cancers, de mal développement des nourrissons… À nouveau, le profit passe avant toute considération envers les vies humaines et l’environnement. On n’a encore aucune idée de la substance qui remplacera le 6:2FTS en 2024, mais on fait confiance à Arkema pour nous offrir le plus empoisonné des cadeaux ! Le manque d’ambition de cet arrêté préfectoral est d’autant plus curieux qu’Arkema a tout à fait les capacités de se passer des PFAS. Le Centre de Recherche de Pierre-Bénite est l’un des plus importants de la multinationale et dispose largement des moyens matériels et techniques de mettre un coup d’accélérateur pour la recherche d’alternatives. Recherche qui aurait d’ailleurs du commencer bien avant, si seulement l’entreprise d’Arkema et ses dirigeants s’étaient appliqués à développer leur sens de la morale plutôt que de tenter de s’en acheter une par le biais de leurs “politiques RSE”. En effet, la première alerte officielle faite à Arkema France sur l’extrême dangerosité des perfluorés remonte à 2011. Cette année-là, l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du travail) avertit l’entreprise pétrochimique des risques que la pollution aux perfluorés fait courir aux employé·e·s et aux riverain·e·s. Arkema, évidemment, n’en a pas pris compte. Le PDG se dédouane aujourd’hui en affirmant : “Il y a absence de réglementation en France concernant les rejets des PFAS, donc nous respectons la réglementation”. On imagine facilement la violence perçue par les victimes de ces pollutions devant le cynisme et l’inconséquence d’une telle affirmation.
L’État est particulièrement complaisant avec Arkema. Financièrement parlant, la France chérit sa multinationale de la pétrochimie. Elle reçoit en effet de nombreuses faveurs fiscales et aides publiques, en raison de son pôle de recherche (mais si, vous savez, celui dont on parlait plus haut qui n’a toujours rien fait pour bannir les perfluorés des processus d’Arkema). Réductions d’impôts du Crédit d’Impôt de Recherche et du Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi et injections de fonds publics via le projet Axéléra, dans lequel Arkema est moteur. Au vu de leur CA des dernières années que l’on a rappelé en début d’article, on pourrait questionner la pertinence de tels abattements fiscaux, l’entreprise affichant une vitalité impressionnante (contrairement à l’environnement autour de Pierre Bénite, donc). Malgré les nombreux scandales environnementaux et sanitaires - le site de Pierre-Bénite est loin d’être le seul implanté sur le territoire français - dont Arkema a fait l’objet, aucune condamnation contre l’entreprise n’est recensée. Ah si, pardon, une condamnation pour discrimination à l’embauche. Mais avec Arkema, on n’est plus à un crime près. Aux USA, la multinationale a été condamnée par l’état du Michigan, avec d’autres industriels, pour avoir contaminer l’eau et l’environnement avec des produits dangereux tels que les PFAS. En France, non seulement on ne condamne pas, mais on déroule le tapis rouge à Arkema pour transgresser les lois. Par exemple à l’usine de Lacq dans les Pyrénées Atlantiques, l’entreprise utilise le Cl4, un polluant dangereux, sur lequel la Commission Européenne établi un quota pour en limiter l’émission. Il existe des quotas nationaux pour chaque pays européen et un quota pour l’Union Européenne mais les quotas par pays ne sont pas rendus publics. Le quota à l’échelle de l’Europe pour le Cl4 s’élève à 17 tonnes. En 2011, un dysfonctionnement dans l’usine de Lacq entraîne des fuites discontinues équivalent à environ 118 tonnes de Cl4. L’entreprise n’a évidemment pas été condamnée pour cela. Mieux encore, après négociations entre le gouvernement et l’entreprise, cette dernière affirme ne pas pouvoir descendre en dessous de 13 tonnes d’émissions de Cl4. Ce qui représente 76% du quota européen. Il semble qu’on atteigne avec Arkema les sommets du passe-droit.
Bref, Arkema explose tous les compteurs, dépasse toutes les limites, piétine tous les quotas. En parallèle, les riverain.es se voient refuser des études publiques de la part de l’ARS (Agence Régionale de la Santé), l’entreprise se dédouane et le gouvernement ne fait… Rien, ou si peu.
Quand y a-t-il “trop” de poison ? ☠️
Mais qu’en est-il de la pertinence d’établir des quotas ? On peut s’interroger sur l’obsession de la gestion actuelle de l’environnement par des chiffres, érigés comme des barrières derrières lesquelles le risque reste bloqué. Pourtant, on ne connaît que très peu de choses des boucles de rétroactions qui existent dans la nature et ne nous permettent pas de prévoir les incidences de certaines pratiques ou pollutions sur l’environnement. On ne connaît pas non plus les nombreux effets cocktails qui existent (quand deux molécules, deux substances se rencontrent et créent une réaction chimique inattendue) et qui peuvent avoir des effets nocifs sur la santé humaine.
Les quotas sont une manière de gérer les risques pour l’environnement et la santé qu’il faut pouvoir interroger. Pourquoi x ng/ L serait acceptable alors que x+1ng/ L ne pourrait être toléré ? Comment peut-on prévoir que chaque corps, dans toute leur diversité, vivra bien une exposition à une certaine quantité d’un polluant toxique, cancérigène,…et mal une exposition à un nanogramme de plus de ce même poison? Avec des éléments chimiques comme les perfluorés, la logique est d’autant plus perverse que ces éléments mettent un temps faramineux à se dégrader dans l’environnement, et que chaque nouvelle pollution vient se sur-ajouter aux précédentes, créant un stock très important dans la nature. Nous voulons remettre en question la pertinence d’autoriser des produits destructeurs pour les êtres vivants et l’environnement dans son ensemble. Toute la logique d’Arkema, et de tant d’autres avec elle, est de gagner du temps. Parce que le temps c’est de l’argent. Donc au lieu de renoncer à des manières de produire mortifères, l’entreprise pari sur toujours plus d’investissements, synthétisant des substances qui n’ont plus ni queue ni tête et dont on découvrira après des années de bataille acharnée qu’elles ne font que tuer à petit feu celleux qui y sont exposé·e·s.
Agir ✊
Avec cette action, nous emboîtons le pas à de nombreuses autres initiatives citoyennes et collectives, dont nous souhaitons nous faire l’écho. Mentionnons la procédure en cours de Notre Affaire à Tous. Le groupe lyonnais de l’association a décidé de déposer un référé pénal environnemental contre l’entreprise Arkema France pour non-respect de la législation qui encadre les ICPE (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement). Se joignent à ce recours l’association de riverain.es “Bien Vivre à Pierre-Bénite”, ainsi que des mères dont le lait est contaminé et d’autres victimes. Plus largement, NAAT publie 5 propositions pour diminuer les risques de pollution industrielle:
- Faire respecter le droit existant
- Durcir la réglementation des ICPE pour diminuer les pollutions industrielles et réduire les risques industriels
- Demander un véritable plan de transition bas-carbone pour la Vallée de la Chimie
- Exiger une plus grande transparence en intégrant plus largement les riverain.es aux enjeux industriels
- Instaurer localement une surveillance des infractions commises par les entreprises et le suivi des sanctions de la Préfecture.