Blocage du chantier de la ligne 18 du Grand Paris Express

Du lundi 19 au mardi 20 octobre, les rebelles ont bloqué le chantier de la ligne 18 de la compagnie Grand Paris Express sur le plateau de Saclay. Une vingtaine de rebelles ont dormi sur place la nuit du lundi au mardi.

(Retour en vidéo sur cette action)

Pourquoi bloquer ce chantier ?

Voici la tribune adressée au gouvernement et aux dirigeants de la la Société du grand Paris :

” Monsieur le président, mesdames, messieurs les ministres, mesdames et messieurs les dirigeant de la Société du grand Paris,

Votre projet de construction de ligne 18 du Grand Paris Express, tout comme la ligne 17, est une aberration !

Face au bon sens et aux arguments contre la ligne 18, vos agents de la société du grand Paris répondent : OIN, Opération d’intérêt National. Mais quel intérêt ?

Depuis plus de 20 ans, citoyens, riverains du plateau de Saclay, spécialistes avec études à l’appui ou associations, ont prouvé que la construction de la ligne 18 du Grand Paris Express était une aberration, un projet inutile, destructeur et coûteux. Syndicat des transports d’Ile de France, Cours des Comptes, journalistes, associations, citoyen(ne)s, agriculteur(trice)s, tous se sont exprimés pour l’abandon du projet.

Aujourd’hui, face au simple bon sens et à tous les arguments demandant l’arrêt de la construction de la ligne 18, la SGP, vous Société du Grand Paris, martelez : « C’est une Opération d’Intérêt National, une OIN, nous continuons les travaux. »

Mais où est notre intérêt dans :

le bétonnage complet programmé avec l’urbanisation du plateau
Le coût démesuré et les impôts supplémentaires que tous les franciliens paient et paieront pour un métro inadapté
la destruction des écosystèmes et du monde vivant
les nuisances dues aux travaux
l’impossibilité actée de se nourrir localement
le fait que les difficultés de circulation sur le plateau continueront et que les besoins réels en transports ne sont pas pris en compte dans votre projet.

Pour toute réponse à nos question, le 5 Octobre lors d’une de vos énièmes réunions sur la ligne 18, vous la SGP, vous avez botté en touche en expliquant qu’« il n’est pas de votre ressort d’expliquer l’intérêt national. »

Cette OIN ne sert que des intérêt privés, d’une part ceux des actionnaires, des grandes entreprises de l’immobilier, des financiers, et d’autre part ceux des responsables politiques qui restent enferrés dans une idéologie de croissance (de la population, économique etc.) Cette idéologie nuisible, persiste malgré tous les avertissements des scientifiques sur les conséquences catastrophiques tant au plan local que planétaire. En aucun cas l’intérêt des citoyens et des riverains n’est pris en compte dans votre projet de métro !

Dans l’intérêt de la souveraineté alimentaire de la France, chaque mètre carré de terre agricole doit être sanctuarisé.

Si aucune mesure n’est prise, ce sont 280 000 hectares d’espaces naturels supplémentaires qui seront artificialisés d’ici 2030, soit un peu plus que la superficie du Luxembourg pour comparaison.

Il est urgent de freiner l’artificialisation des sols en France.

Le contexte récent de crise sanitaire, sociale et environnementale a démontré la nécessité de conserver des lieux de production et d’approvisionnement de proximité, ainsi que les terres nourricières historiquement riches, leur flore et leur faune.

Le dernier rapport du GIEC insiste sur l’urgence de la bataille à mener contre le réchauffement climatique et rappelle la nécessité de conserver l’absorption du CO2 par les sols naturels et les arbres en réduisant le taux d’artificialisation des sols. Le développement urbain massif que vous programmez est incompatible avec la sauvegarde de la Zone de Protection Nationale Agricole et Forestière (ZPNAF), du plateau, incompatible avec la nécessité d’absorber nos émissions de CO2.

Nous ne sommes pas les extrémistes, les extrémistes sont ceux qui défendent contre les faits scientifiques, le culte d’une croissance infinie.

Nous ne sommes pas les utopistes, la lutte pour le vivant ne peut être qualifiée d’utopie. Elle est simplement la condition nécessaire à notre survie.

Nous sommes ici pour participer à la construction d’une démocratie réelle, seule garante d’un changement radical, écologique et juste. Nous créons une assemblée citoyennes chargée de lutter jusqu’au bout contre le projet de ligne 18 du grand Paris express ainsi que celui de la ligne 17 Nos objectifs ne sont que la survie de l’humanité

Il est encore temps de stopper l’artificialisation des sols du plateau de Saclay ! Soignons nos terres agricoles !”

Quand l’État abandonne délibérément sa responsabilité de protéger ses citoyen·ne·s, il rompt lui-même le contrat social.

La révolte devient alors notre droit le plus sacré, et notre devoir le plus indispensable. Parce que chaque dixième de degré compte, parce que chaque espèce disparue compte, parce que chaque minute compte, nous appelons à la rébellion. Nous sommes prêts à enfreindre la loi et à en subir les conséquences, y compris l’emprisonnement.