À une semaine du Black Friday, le mouvement Extinction Rebellion Angers a organisé une action de désobéissance civile contre la publicité.

Ce vendredi 22 novembre 2024, à une semaine du Black Friday, le mouvement Extinction Rebellion Angers a organisé une action de désobéissance civile contre la publicité qui, en plus d’être une pollution visuelle, parfois lumineuse, pousse à la surconsommation, compromettant ainsi un futur désirable pour toutes et tous. Une trentaine de militant·es ont procédé à la suppression des publicités, l’arrêt des panneaux déroulants et l’extinction des panneaux numériques, quand cela était possible, dans l’ensemble de la ville d’Angers. Cela ne représente pas moins de :
- 291 abribus
- 236 panneaux de 2m² plus connus sous le nom de « sucette »
- 129 panneaux de 8m² et plus, que vous voyez le long des grands axes et à proximité des centres commerciaux
- 16 panneaux numériques
A titre d’exemple, ont été dénombrés 26 supports publicitaires sur 500 m, rue du Grand Launay (autour du Centre commercial Grand Maine), soit un tous les 20 pas en moyenne. Cela ne prend pas en compte les nombreux panneaux disposés sur les parkings du centre.

Régulièrement répétées à Angers par différents collectifs, ces actions “anti-pub” dénoncent le rôle de la publicité, en particulier lumineuse1, dans le dérèglement climatique à l’œuvre et l’effondrement de la biodiversité :
- Effets néfastes sur la biodiversité : notamment par la décimation des insectes et de certaines espèces animales, la modification des corridors biologiques ou encore de la photosynthèse des végétaux2
- Impact sur la santé humaine : L’Académie nationale de médecine demande notamment aux pouvoirs publics, dans son rapport « Pollution lumineuse et santé publique », adopté le 29 juin 2021, de reconnaître l’exposition à la lumière artificielle la nuit comme un perturbateur endocrinien et ainsi considérer cette exposition comme une préoccupation importante de santé publique3
Elles ont aussi pour objectif d’alerter la population sur la surconsommation, énergétique et de biens, que la publicité engendre :
- Gaspillage énergétique : un écran publicitaire LCD numérique consomme 2000 kWh par an, l’équivalent de la consommation annuelle d’un ménage, sans compter le chauffage, une aberration dans un contexte d’appel à la sobriété énergétique4!
- Incitation ainsi à la surconsommation du fait de l’omniprésence de la publicité dans l’espace public, favorisée par le système capitaliste : en moyenne, un individu est exposé chaque jour à 1 200 messages publicitaires, tous médias confondus5
En menant cette action à l’approche du Black Friday, Extinction Rebellion Angers souhaite ainsi faire le lien entre publicité et surconsommation ; mais aussi alerter la population sur ses effets alors même que la Terre a connu l’année la plus chaude avec une température moyenne supérieure de 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle6. Loin de proposer les bonnes affaires que les enseignes prétendent comme le montre chaque année l’UFC-Que choisir7, ce vendredi noir pour la planète est une source de pollutions multiples : les livraisons de colis s’emballent générant d’importants rejets de CO2, les emballages s’amoncellent et la surconsommation exige une surproduction néfaste de biens8… Toujours plus dans l’excès, cette année, les spots publicitaires ne parlent même plus de « Black Friday » mais de « Black novembre », il est temps de dire stop à cette folie consumériste.
Extinction Rebellion Angers dénonce une nouvelle fois l’omniprésence de la publicité dans nos rues, quelle qu’elle soit. Le collectif regrettait déjà l’année dernière que le Règlement Local de Publicité Intercommunal (RLPi) de 2020 soit plus permissif que la réglementation nationale en réintroduisant la publicité dans les secteurs patrimoniaux par exemple, Il déplore aujourd’hui que, malgré toutes ses interpellations, les élu·es locaux·ales de la Ville d’Angers et d’Angers Loire Métropole n’aient toujours pas pris ces points en compte dans la Modification n°1 du RLPi d’avril 2024. Même la mobilisation citoyenne des 693 signataires de la pétition9 mise en ligne par le collectif On n’en peut pub, dont Extinction Rebellion Angers est membre, et les 95 contributions10 à l’enquête publique, dont 85 % demandait une réglementation de la publicité plus ambitieuse sur Angers n’ont pas été considérées. Pire, M. Brancour, adjoint au Maire d’Angers, 5e vice-président, chargé de l’Urbanisme et du Logement, les a réduites lors du conseil d’agglomération du 10 juin 2024 à seulement « quelques dizaines de personnes qui étaient pour l’essentiel des personnes qui sont hostiles de manière totale et absolue à la publicité et qui demandent non pas la limitation drastique de la publicité, mais l’interdiction de la publicité ». Ceci alors même que « le nombre de dépositions [a été jugé comme] suffisamment significatif aux yeux du commissaire enquêteur pour traduire un […] phénomène s’exprimant à présent par des signaux qu’on ne peut plus seulement qualifier de faibles ». Extinction Rebellion Angers, comme le collectif On n’en peut pub, ne demande pourtant pas l’interdiction mais bien la limitation de la publicité. Pour preuve lors de l’action du 22 novembre 2024, les campagnes d’affichage de la ville et ainsi que les campagnes caritatives qui lui semblent légitimes, ont été conservées.
Extinction Rebellion Angers déplore en revanche la promotion d’un capitalisme nocif pour la planète et pour les femmes et les hommes que permet le réseau publicitaire. Extinction Rebellion Angers revendique finalement l’arrêt de toutes dépenses énergétiques aux fins d’affichages extérieurs dont les panneaux numériques qui pourtant sont de plus en plus nombreux dans la ville. Une limitation de la publicité certes drastique, mais pourtant bien à la hauteur des enjeux de santé et environnementaux.
Nous avons rêvé d’une ville sans publicité et nous l’avons fait ! Nous avons offert aux angevin.es ce premier cadeau de Noël : une ville libérée du harcèlement publicitaire … pour quelques heures.

Amour et Rage ! 💚&🔥
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Contribution du mobilier urbain éclairé de la ville de Paris à la pollution lumineuse (DarkSkyLab - Septembre 2017) ↩
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La pollution lumineuse mondiale endommage les écosystèmes (ONU programme pour l’environnement - 13 mars 2020) ↩
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Rapport 21-10. Pollution lumineuse et santé publique (Académie Nationale de Médecine - 29 juin 2021) ↩
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Modélisation et évaluation environnementale de panneaux publicitaires numériques (ADEME - Septembre 2020) ↩
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Les techniques publicitaires sont beaucoup plus agressives et intrusives qu’auparavant (France Culture - 2 février 2018) ↩
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2024 est en passe de devenir l’année la plus chaude jamais observée alors que le réchauffement dépasse temporairement 1,5 °C (Organisation Météorologique Mondiale - 11 novembre 2024) ↩
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Black Friday 2023 – Une débauche de fausses promotions (Que choisir - 21 novembre 2023) ↩
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Black Friday : les chiffres d’un désastre écologique (Reporterre - 25 novembre 2022) ↩
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Pétition “Moins de pub à Angers, c’est possible !” (Greenvoice) ↩
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Contribution collectif “On n’en peut pub” à l’enquête publique (On n’en Peut Pub ! - 15 mars 2024) ↩