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Le mouvement Extinction Rebellion est aussi divers et riche que les rebelles qui y participent. Cet est espace « Parole de rebelles » est ouvert à toutes les contributions personnelles ponctuelles. Les avis exprimés ici par les rebelles sont personnels et n'engagent que leurs auteur·e·s et pas le mouvement Extinction Rebellion dans son ensemble (France et International).

Procès Extinction Rebellion vs Arkema : pourquoi nos militant·e·s doivent être relaxé·e·s

Le 18 juin 2024 a lieu le procès de 8 activistes d’Extinction Rebellion suite à une action de Désobéissance civile non-violente sur le site de l’usine Arkema le 2 mars 2024 à Pierre-Bénite (région Lyonnaise) comme détaillé dans cet article.

On ne présente plus les PFAS, et pour cause, nombreux sont les collectifs, associations, journalistes et enfin élu-es qui ont œuvré à mettre sur le devant de la scène ce scandale environnemental majeur.


Au même titre que le journaliste Martin Boudot qui documenta le sujet via l’émission Vert de Rage ou l’association “Notre Affaire à Tous” qui mène bataille au tribunal contre Arkema, les groupes locaux lyonnais d’Extinction Rebellion et Youth for Climate, à l’initiative de cette action, revendiquent leur droit légitime à alerter eux aussi.
Ce mode d’action, la désobéissance civile non violente, qui trouve sa place aux cotés d’autres moyens d’actions, participe, grâce à un travail acharné de tous-tes, à faire émerger auprès du grand public et de nos élu·e·s des sujets d’intérêts publics tels que le sont les PFAS.

Pourtant, la répression policière et la criminalisation des militant·e·s qui s’engagent pour l’intérêt général s’est très fortement accrue ces dernières années.

On ne manque malheureusement pas d’exemples dès qu’il s’agit de violences policières (violence physique, nasses illégales, insultes, maltraitance, prolongation abusive de garde à vue, pressions psychologiques…).
Au cœur de ce procès dans lequel nous retrouvons le sulfureux commissaire général Franck Douchy, des pratiques policières plus que suspectes (implication surprenante de hauts gradés, destruction abusive de preuves, témoignages contradictoires de policiers…) racontées dans l’excellent article du journaliste Lionel Perrin sur Mediacités.

Devenues la norme, nous condamnons fermement ces méthodes d’intimidations et d’acharnement contre nos militant·e·s qui ne mènent qu’à toujours plus de défiance vis-à-vis des forces de “l’ordre”.


Le combat de la légitimé contre la légalité

Alors que nous savons qu’Arkema continue de polluer massivement et d’empoisonner quotidiennement au moins 166 000 habitant·e·s du Rhône, qui aujourd’hui peut encore accepter d’attendre patiemment que la justice termine son travail pour lui demander de stopper son activité ?
Rappelons-nous que, dans le cadre du procès DuPont aux États-Unis, il aura fallu plus de 20 ans de procédure pour que réparations soient accordées aux victimes des PFOA.

Qui aujourd’hui peut encore accepter le déversement de polluants éternels dans l’eau, l’air, les sols et dans les organismes de chacun·e dans l’attente qu’une loi entre en vigueur ?
Faisons confiance aux lobbies de la chimie pour gratter quelques années supplémentaires de droit à polluer.

Évidement, nous nous réjouissions que ces luttes conjointes aient abouties à mettre à l’agenda politique le sujet des PFAS.
Au niveau national, une loi déposée par le député Nicolas Thierry prévoyait de durcir la législation…jusqu’à ce que l’annonce de la dissolution de l’assemblé nationale ait pour effet immédiat de suspendre l’ensemble des travaux en cours. Au niveau local, la Métropole de Lyon a assigné devant le tribunal judiciaire Arkema et son acolyte Daikin afin d’estimer l’ampleur des dégâts et mettre fin à cette situation.
Mais le temps de la justice est une chose, celui de l’urgence sanitaire en est un autre. Ainsi, nous déplorons la non-application du principe de précaution qui garantirait pourtant la protection de toute la population plutôt que celle des profits des grands empoisonneurs du Vivant.

Très vite, tout le monde aura oublié les quelques murs tagués et les banderoles accrochées sur le site de l’usine. Mais personne n’oubliera le scandale Arkema qui abîme à tout jamais notre territoire et ses habitant·e·s.

À la lumière de ces éléments, et au nom de l’état de nécessité, nous, groupes locaux lyonnais d’Extinction Rebellion et de Youth for Climate, réclamons la relaxe de nos 8 militant.es qui ont courageusement pris des risques pour dénoncer l’ampleur de la catastrophe sanitaire et écologique.

En soutien à nos camarades, rassemblons-nous le 18 juin à 12h place Guichard à Lyon 📍

Et pour soutenir financièrement les prévenu·e·s, suivez ce lien 👈