Des clowns de toute la France sont venu.es frapper à la porte de TotalEnergies samedi 23 mars, à l’occasion de son centenaire, afin de dénoncer ce siècle d’activités destructrices.
Peut-on faire confiance à Total une année de plus ?
Cent ans après la création de TotalEnergies, en mars 1924 sous le nom “Compagnie Française des Pétroles”, rien n’a changé.
- Total est au deuxième rang mondial des nouveaux projets fossiles dits “bombes climatiques”. C’est dire à quel point l’entreprise s’assoit sur les alertes du GIEC et de l’Agence Internationale de l’Énergie, selon lesquels les projets fossiles ne sont ni nécessaires ni compatibles avec les Accords de Paris.
- Total sert les intérêts français depuis sa création en s’accaparant le pétrole de pays colonisés : en Irak sous le nom de Compagnie Française des Pétroles, en Algérie sous le nom d’Elf, et dans tant d’autres pays, aujourd’hui sous le nom de TotalEnergies.
Consciente du réchauffement climatique depuis 1971, soit plus de la moitié de son histoire, qu’a fait Total au lieu de mener une transition forte ? Du lobbying, des fusions en chaîne pour protéger ses profits et consolider son pouvoir. Elle a activement déstabilisé les pays producteurs et corrompu la politique française. Comment, alors, lui faire confiance même une année de plus ?
Partout, la clameur monte contre l’indécence de TotalÉnergies, dont les super-profits préparent notre super-destruction.
Ce sont donc des clowns qui sont venus frapper à sa porte pour montrer que TotalEnergies n’est pas digne de confiance. Lors de ces actions, une invitation a été déposée pour la fête d’anniversaire organisée le lundi 25 mars à Paris et en ligne : La Fête à Total.
Fini de nous prendre pour des clowns
Samedi 23 mars, des militant.es déguisé.es en clowns se sont rendu.es sur différents sites français de la multinationale à l’appel de la campagne Carnage Total. Partout, les clowns rebelles étaient porteur.euses d’une invitation à la fête d’anniversaire du lundi 25 mars. Par ces actions, nous appelons à ne pas faire confiance à Total une seule année de plus.
À Donges (Loire-Atlantique), une cinquantaine de militant.es se sont introduit.es dans la deuxième plus grande raffinerie de France sans y commettre de dégradations. Une fête d’anniversaire a eu lieu à proximité des cuves de stockage. Mais sur place la situation ne prête pas à rire : ce site Seveso seuil haut aux nombreux incidents a même été mis à l’arrêt par les services de l’État le 20 février. Alors qu’il est régulièrement question de la pollution de l’air des villes alentours et des eaux de l’estuaire de la Loire, les propos des responsables syndicaux laissent penser que TotalEnergies entretient mal le site afin d’en précipiter la fermeture et la délocalisation des activités.
Deux équipes, d’une dizaine de clowns chacune, se sont rendues à proximité de deux autres raffineries de pétrole du groupe : à Feyzin (Rhône) et à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime) - banderoles et fumigènes au rendez-vous.
Des militant.es se sont également rendu.es au siège de TotalEnergies, à La Défense, où iels ont réalisé une mise en scène clownesque.
Enfin, l’invitation à la soirée d’anniversaire a été déposée sur des stations services dans de plusieurs villes :
- à Angers, une dizaine de clowns ont redécoré une station, distribué des tracts et collé des affiches, avant de faire souffler ses bougies à Patrick Pouyanné ;
- à Blois, une vingtaine de clowns, dont certain.es venu.es de Greenpeace, ont bloqué et redécoré une station ;
- à Grenoble, une station a été bloquée pendant environ une heure, le temps d’une petite fête d’anniversaire à l’occasion de laquelle un gâteau géant a été apporté par la vingtaine de clowns présent.es ;
- à Clermont-Ferrand, une quinzaine de clowns sont venu.es déposer des cadeaux dénonçant les crimes de TotalEnergies, dans une station service ;
- à Annecy, ce sont deux stations services qui ont été redécorées lors d’une sortie clownesque nocturne ;
- à Laval, lors d’une action nocturne, des clowns ont mis des pompes hors service, sans dégradation, et ont mené une action de sensibilisation à travers de l’affichage.
En touchant ces différents sites, nous montrons que la réalité matérielle de Total en France, c’est bien le pétrole.
Par ailleurs, GreenFaith a organisé une veillée interreligieuse le samedi soir, lors de laquelle étaient invité.es des activistes primo-concerné.es (Nina Scaly, activiste iranienne, Femme Vie Liberté ; Omar Alsoumi, activiste palestinien, Urgence Palestine ; Jason Temaui Man, militant polynésien, Observatoire Terre Monde ; Jean Pierre Ibucwa, pasteur et organizer GreenFaith en République démocratique du Congo).
Le temps est venu de liquider Total
Nous ne souhaitons pas seulement dénoncer les projets assassins de TotalEnergies, mais nous exigeons son démantèlement et travaillons à la réflexion d’un avenir sans elle.
Dans cette optique, Carnage Total et StopTotal ont organisé un événement public en ligne ici et aux Arches Citoyennes (Paris 4) le lundi 25 mars : La Fête à Total. Une série de tables rondes avec des scientifiques, politiques, journalistes, experts et militants ont retracé l’historique de la néfaste emprise de Total et ont donné des pistes pour s’en défaire.
Nous invitions TotalEnergies, à travers les actions, à ne pas manquer cette occasion de voir comment nous pourrions vivre sans elle.
Dans l’attente de la réaction de Total à nos revendications, Carnage Total donne rendez-vous pour une action massive de désobéissance civile non-violente le jour de l’Assemblée générale : le 24 mai 2024, où notre mot d’ordre sera “LiquidationTotal”.
Nos revendications :
- L’arrêt immédiat des bombes climatiques suivantes : EACOP (East African Crude Oil Pipeline), Mozambique LNG et Papua LNG.
- La présentation à l’Assemblée générale de TotalEnergies, le 24 mai 2024, d’un plan de renoncement à tout nouveau projet fossile.