Le mardi 2 avril 2024 à 16 heures à La Rochelle, 9 activistes en procès pour avoir déployé une banderole.
“Ce n’est pas dans ce monde que je veux voir grandir mes enfants, une autre agriculture est possible !” : c’est le cri du cœur de Magali (le prénom a été modifié) militante d’Extinction Rebellion, en procès ce mardi 2 avril au tribunal de la Rochelle. Avec 8 autres activistes, ils et elles se sont introduit.e.s le 2 septembre dernier dans un site industriel de stockage et d’export de céréales pour y déployer des banderoles dénonçant l’agro-industrie.
Sept mois plus tard, au cœur d’une actualité traversée par la colère du monde agricole, de nombreuses organisations écologistes et paysannes viendront les soutenir à midi à la sortie du tribunal, où ils et elles encourent une peine allant jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 3000 € d’amende.
Ce procès pour une action symbolique intervient alors que l’inaction écologique bât son plein, tandis que le lobby agressif des syndicats majoritaires, FNSEA en tête, continue à perpétuer une agriculture productiviste, à grands coups de méga-bassines et d’intrants chimiques, sans aucune considération pour les conditions de travail et de rémunération des paysan.ne.s.
Le port de La Rochelle est particulièrement emblématique de ce gouffre idéologique, avec ses immenses silos et ses convoyeurs dédiés au remplissage de porte-conteneurs à destination des marchés de l’élevage intensif, aux antipodes de toutes les considérations éthiques et scientifiques.
Pourtant, ce modèle d’un autre temps ne rencontre aucune résistance au plus haut niveau de l’Etat, qui plie sous la pression d’un “coup de sang légitime” où des bâtiments publics ont été détruits à l’explosif dans l’impunité la plus totale, repoussant encore et toujours le débat sur la transition agricole et se faisant complice de la destruction du vivant et de l’agriculture paysanne.
Les activistes, elles et eux, ne bénéficient pas de cette complaisance et doivent répondre de leurs actes devant la justice. Ils et elles comptent bien toutefois faire valoir la légitimité de ce mode d’action entièrement non-violent. Comme en réponse au cri de désespoir d’Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, qui déclarait cet été1 “Le changement climatique est là. Il est terrifiant. Et c’est juste le début. L’ère du réchauffement climatique est terminée, place à l’ère de l’ébullition mondiale […] Cela ne doit pas entraîner le désespoir, mais l’action”, ils et elles appelleront la justice à prendre position, à reconnaître l’état d’urgence écologique et à condamner les vrais coupables.
Soutenez-les en rejoignant :
• dès 12h le Cours des Dames pour un rassemblement festif et joyeux, avec des prises de parole d’élu.es et de scientifiques et une déambulation artistique,
• à 16h, la salle du tribunal de la Rochelle, 10 rue de Palais.
Il est temps de changer de régime !