LE PREMIER JUILLET, EXTINCTION RÉBELLION FRANCE OCCUPE FESTIVEMENT UN GRAND LIEU PUBLIC PARISIEN
Au bassin de la Villette, à Paris, plus de 200 activistes du mouvement Extinction Rébellion ont organisé et participé à une après-midi de conférences, d’ateliers, de débats, afin d’affirmer la nécessité de repenser notre rapport à l’eau. Cette action s’inscrit dans le cadre du momentum national sur cette thématique. Notre occupation, joyeusement rebelle et informative, vise ainsi à sensibiliser le public urbain aux problématiques d’accaparement et d’exploitation de l’eau.
Alors que la crise climatique entraîne partout des pénuries d’eau, alors que la pollution des cours d’eau et des nappes phréatiques est toujours plus inquiétante, nous exigeons que le gouvernement déclare l’état d’urgence hydrique pour prendre des mesures à la hauteur de la situation.
Quatre intervenant·e·s ont éclairé plusieurs questions liées aux usages de l’eau.
Les problématiques autour de l’eau ne manquent pas, à commencer par sa raréfaction ! La sécheresse que nous traversons suit une première sécheresse hivernale exceptionnelle et promet un été encore plus aride que le précédent. Nos rivières meurent, nos océans se réchauffent et s’emplissent de toujours plus de pollution, nos banquises fondent, nos écosystèmes marins disparaissent… et ce dans la plus grande inaction, voire complicité des états. Combien de temps encore laisserons nous faire ces ingérences ?
Alors que 75% des nappes phréatiques sont à fort, voire très fort, risques de sécheresse et que des arrêtés de restrictions d’eau ont déjà été pris très tôt cette année, l’agriculture irriguée (principalement maïs et céréales) est la principale responsable des prélèvements nets en en eau douce (i.e. eau prélevée et non restituée aux milieux aquatiques par la suite) en France. L’agriculture irriguée n’est par ailleurs nullement essentielle à l’autonomie alimentaire de notre pays, car destinée à l’exportation et à l’alimentation des animaux d’élevage. Les méga-bassines favorisent ce type d’exploitation au détriment de celles plus respectueuses et nourricières. A cet égard, notre voix entre en résonance avec celles d’autres mouvements engagés dans cette lutte pour l’eau tels que Bassines Non Merci et Les Soulèvements de La Terre. La dissolution de ces derniers, prononcée en conseil des ministres, montre bien la position du gouvernement sur cette question.
Si l’agriculture irriguée se classe en championne en titre de l’accaparement de l’eau, l’industrie n’est pas en reste ! Les multinationales de l’eau obtiennent des passe-droits pour pomper massivement dans les nappes phréatiques en faisant miroiter l’abondance économique aux communes, et sont ainsi responsables de nombreux assèchements de rivières et de disparitions de zones humides pourtant essentielles à la biodiversité. Et ce sans parler de l’impact mortifère de la production toujours croissante de bouteilles en plastique et leur rejet dans les écosystèmes.
L’accaparement de l’eau est aussi géopolitique. Les conflits et affrontements autour de l’eau sont nombreux et n’épargnent aucun continent. Bolivie, Chili, Pakistan, Israël, Canada, Kenya, etc. ne sont ainsi que quelques-uns des pays concernés. Alors que la consommation en eau moyenne d’un·e Français·e est de 130 à 160 litres/jour, celle d’un·e Africain·e sub-saharienne est de 10 à 20 litres/jour. C’est ainsi celles et ceux qui sont les moins responsables du réchauffement climatique y sont les plus exposé·e·s, et particulièrement les femmes des pays du Sud Global.
Nous exhortons les états à agir
Nous exigeons que le gouvernement reconnaisse l’état d’urgence hydrique dans lequel la France se trouve aujourd’hui –ainsi que pour les dizaines d’années à venir- et qu’il agisse en conséquence. L’heure n’est plus aux mesures dérisoires et aux plans eau de pacotille.
L’heure est à une remise en question radicale de notre modèle extractiviste et capitaliste de gestion de l’eau. A ceux et celles qui s’en prennent à nos rivières, nos lacs, nos zones humides, nos océans, nos banquises : nous ne nous laisserons plus faire.
L’eau est un commun public et national qui doit être géré en tant que tel, au profit du vivant, et non plus au profit des groupes privés comme Veolia et Suez, qui étendent leur mainmise à coup de technosolutionisme.
Alors que le gouvernement parle d’écoterroristes et organise une répression contre différents mouvements citoyens, cette action rappelle la réalité de ce que nous sommes ainsi que la vision du monde que nous défendons : consciente de son environnement, solidaire, joyeuse.
L’EAU EN DANGER, LA RÉBELLION EN ACTION !
@ Crédits photos : akwa, clairille, clemmm, croco, kayak, maracujà
Pour revoir les interventions :
- Intervention de Bruno Tassin
- Intervention de Bernard Loup
- Interventions de Anne Le Strat
- Intervention de Jean-Claude Oliva
- Questions / réponses