Illes ont entendu les sanglots de la terre alors illes se sont mis en route. Comme annoncé dans leur déclaration pour la vie du 1er janvier 2021, illes ont quitté leurs montagnes du sud du Mexique pour rencontrer celleux qui luttent sur les cinq continents en commençant par l’Europe.

  • Qui ? Les zapatistes.
  • Pourquoi ? Notre maison brûle. Notre époque est devenue, littéralement, irrespirable. Ici, aujourd’hui, nous étouffons.  Nous avons besoin d’air.  Nous avons besoin d’eau.  Nous avons besoin de terre.

La  France en 2021 :

  • dix millions de pauvres, 300 000 sans abri dont 30 000 enfants,
  • Une police qui détruit les campements où vivent des migrant.e.s et leurs enfants,
  • Une empreinte carbone de 11 tonnes par habitant et par an alors que la neutralité carbone est de 2 tonnes,
  • 1,7 millions de m3 de déchets nucléaires,
  • Un milliard d’animaux terrestres abattus chaque année, chaque jour 3 millions.

Et demain s’annonce pire.

Pourquoi ? Un système implacable bouleverse le climat, assèche les rivières, pollue les mers, érode les sols, extermine la biodiversité, dévaste les maigres espaces de vie qui nous restent. Sous l’illusion de l’abondance dans les rayons des supermarchés, il nous enferme, nous divise, nous confine, nous condamne à un mode de vie injuste et insoutenable, une chute vertigineuse dans l’abîme, un mode non pas de vie, mais de mort.

C’est un système qui uniformise tout, qui marchandise tout, qui détruit tout. Un système qui ne peut être réformé, apprivoisé ou éduqué. Un système qu’il faut affronter partout et tout le temps. Le capitalisme.

Soulevons-nous pour la Vie ! 

Soulevons-nous pour la Terre !

Soulevons-nous avec la Terre !

Soulevons-nous avec les zapatistes !

Il y a plus d’un quart de siècle, de l’autre côté de l’Atlantique, depuis les montagnes blessées de la forêt Lacandon, au sud d’une géographie que nous appelons le Mexique, après dix ans de préparation clandestine, émergeait des villages du Chiapas, au Mexique, un « ya basta » vibrant d’espoirs, clamé par des femmes et des hommes, pour la plupart paysan.ne.s indigènes. Les zapatistes choisirent de baptiser leur lutte d’après Emiliano Zapata, symbole de la résistance paysanne mexicaine du début du 20e siècle. 

Quand les zapatistes se sont soulevé.e.s le premier janvier 1994, illes revendiquaient qu’un autre monde était possible, un monde où tous les mondes auraient leur place. Dans la forêt et les montagnes, sur des terres récupérées, illes ont édifié des communautés autonomes, ont créé des écoles, des cliniques, des coopératives et ont appris à se gouverner collectivement SANS rien attendre de l’État et malgré le harcèlement de milices paramilitaires. L’autonomie zapatiste est une expérience de lutte unique contre le système capitaliste, patriarcal, raciste et colonial. Aujourd’hui, 27 ans ans après le soulèvement, illes continuent à faire sans le pouvoir mexicain tout en se défendant collectivement contre la destruction et la spoliation de leurs territoires par les mégaprojets extractivistes. 

Illes ont impulsé le Congrès National Indigène, rencontré des dizaines de milliers de gens venus des quatre coins du monde pour puiser espoir et inspiration de leur expérience politique créatrice et généreuse, organisé des marches à travers le Mexique, des rencontres de femmes qui luttent, des festivals de cinéma, d’art, de sciences… mais illes ne sont jamais sorti⋅es du territoire mexicain ! 

Dimanche 2 mai 2021, l’équipage zapatiste 421 a quitté le Mexique à bord du voilier « La Montaña » pour rencontrer celleux qui luttent sur tous les continents.

C’est le voyage pour la Vie, une traversée poétique, politique, urgente, nécessaire et historique. Cinq cent ans après la chute de l’empire aztèque devant les conquistadors menés par Hernan Cortès, c’est une invasion à l’envers, une invasion consensuelle. Mais pas de revanche ni de règlement de comptes, il s’agit d’une invasion qui répond à l’irrésistible nécessité de partager et échanger avec les luttes en bas et à gauche partout dans le monde. 

L’équipage 421, c’est quatre femmes, deux hommes et une personne non binaire qui sont attendu.e.s en Galice mi juin. Illes sont des éclaieu.r.se.s qui seront rejoint.e.s par d’autres.

Illes viennent pour discuter, c’est-à-dire parler et écouter à propos de nos histoires, nos rêves, nos cauchemars, nos rage et nos luttes. Illes nous offrent un immense cadeau en nous donnant une occasion de tisser des liens avec elleux mais aussi entre nous, femmes, sans-papiers, chômeu.r.se.s, sans abri, paysan.nes, jeunes, moins jeunes, racisé.e.s, activistes, gilets jaunes, etc. qui luttons pour la Terre et contre les frontières. 

Face au capitalisme patriarcal, raciste, menteur, destructeur et colonialiste qui marchandise tout le vivant, convergeons avec amour et courage, écoutons-nous attentivement et imaginons des solutions ! 

Il est l’heure de changer l’horizon…

D’autres mondes sont possibles, construisons-les ensemble… 

Le séjour des “compas” durera au moins 3 mois et se construit en ce moment. Les rendez-vous les plus probables à ce jour :

  • Rencontres intergalactiques à Notre-Dame-Des-Landes du 10 au 14 juillet (dont 2 jours en mixité choisie) ;
  • Rencontre avec les gilets jaunes à Commercy du 30 juillet au 2 août ;
  • commémoration du 500ème anniversaire de la chute de Tenochtitlán (capitale de l’empire aztèque) à Madrid le 13 août 2021 ;

Vidéo de partager c’est sympa (2 mn)

Communiqués zapatistes

Coordination francophone

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