Rebelles,
Ce mois a vu de nombreuses victoires, tant féministes qu’écologiques : les portes ouvertes à Arkema, l’entrée de l’IVG dans la Constitution et la descente des écureuils, entre autres. Une bouffée d’air frais en cette période de répressions intenses. Profitons et continuons sur cette lancée !
Bonne lecture… avec amour et rage, toujours.
Retours sur nos actions
150 arbres plantés contre un projet immobilier à Caen
Le 25 février, en réponse à un appel d’un agriculteur, les rebelles d’XR Caen ont planté 150 arbres sur une prairie centenaire. L’objectif ? Sensibiliser contre un projet de lotissement immobilier.
Rappelons que les prairies sont parmi les écosystèmes les plus mis à mal par l’immobilier et que leur protection est une priorité pour protéger la biodiversité. Alors un grand bravo aux rebelles de Caen !
Action portes ouvertes à Arkema à Lyon
400 activistes de ExtinctionRebellion et de Youth for Climate Lyon se sont rendu·e·s sur le site d’Arkema à Pierre-Bénite pour y effectuer un contrôle citoyen.
Celui-ci à eu lieu au cours d’une journée Portes Entr’Ouvertes dans le site industriel au cœur du problème de la contamination aux PFAS de l’eau, de l’air et des sols du Sud Lyonnais.
Des activistes ont ouvert le site en faisant tomber de nombreux grillages, permettant aux personnes d’entrer et sortir librement.
En même temps, un mur a été dressé devant le portail d’entrée destiné aux livraisons de l’entreprise.
Par ces gestes, les militant·e·s ont redessiné l’entreprise telle qu’elle devrait être aujourd’hui : arrêtée, pour stopper la pollution grave qu’elle engendre et ouverte pour permettre enquêtes, connaissances…
C’est dans cette logique d’ouverture que les portes du centre de recherche d’Arkema à Pierre-Bénite ont été retirées : pour appliquer réellement le principe de précaution, les études de toxicité devraient être réalisées préalablement et accessibles à tous·tes, pas bloquées derrière les “portes” d’Arkema.
Un groupe d’activistes s’est aussi rendu sur les toits des bâtiments pour y accrocher des banderoles et adresser un message aux automobilistes de l’autoroute A7 en retouchant le logo de l’entreprise.
En parallèle, une fresque a été réalisée sur les quais du Rhône dénonçant tant la pollution de l’eau potable dont se rend coupable Arkema que l’inaction et la complicité de l’État.
Malgré la non-violence des militant·e·s, ce n’est pas moins d’une quinzaine de camions de CRS qui ont été dépêchés pour la défense des intérêts d’une entreprise privée. Non contentes de repousser les activistes avec véhémence, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, de spray au poivre et de matraques. Les équipes de “médics” sur place rapportent 3 blessures, dont une potentielle fracture, dues aux coups infligés par les CRS…
Et du côté de chez Arkema, c’est toujours en toute impunité qu’iels nous empoisonnent ?
Slam anti-pub à Poitiers
Une action anti-pub à Poitiers a donné lieu à un magnifique slam le 4 mars. Bonne lecture !
“Ce matin je sors de chez moi, j’ai pas fait 50 mètres que déjà,
Le premier panneau de pub que je vois me rappelle tout ce que j’ai pas.
Je me sens triste, de pas pouvoir me payer cette cuisine intégrée.
Je gagne vraiment pas assez, je suis secrétaire dans l’hospitalier,
Je me sens mal quand je sors avec des chaussures abimées,
La pub me regarde elle me dit “va falloir les changer”,
Pourquoi je pourrais pas juste les faire réparer ?
Parce qu’elles sont vielles, elles sont toutes démodées ?
J’arrête pas d’ici penser mon apparence me fait trop stresser.
Mon fils me parle que de Disney Land, il rêve d’y aller mais j’ai pas le budget.
Il a appris par cœur les publicités, je fais comment pour lui changer les idées ?
Je lui ai promis qu’un jour on irait, quand j’aurais fini de payer la télé.
Ce jour là il m’a dit que j’faisais pitié.
Je le comprends, c’est vexant, quand t’es enfant la pub t’attire comme un aimant,
T’entends tout le monde parler d’argent comme synonyme d’accomplissement,
Quand tu seras grand tu te promets de pas être pauvre comme ta maman.
Tu te construis en pensant que le bonheur vient en achetant
J’essaie de le consoler en chantant, viens on va faire des ricochets au bord de l’étang
Viens on s’enfuit d’ici, éteins ton écran, on va voler au dessus de la ville comme Peter Pan.
D’abord il boude et puis au bout d’un moment, c’est lui qui chante.
C’est lui qui dit “viens on y va en courant”.
Avec le recul j’y repense en souriant, au bord du lac on a vécu nos meilleurs instants
Mon fils ce dont il a besoin c’est de mon temps, je voudrais tout plaquer et prendre un mi-temps
Je refuse que la publicité s’occupe de lui quand il m’attend.”
👉 Signez la pétition pour lutter contre la publicité
Retour sur la journée internationale de luttes pour les droits des femmes
Parce que la lutte environnementale est indissociable de la lutte sociale, Extinction Rebellion s’est une fois de plus joint aux marches organisées dans toute la France à l’occasion de la journée internationale des droits de la femme. À peine quelques jours après l’inscription de la liberté d’accès à l’IVG dans la Constitution, il est important de rappeler l’importance de continuer de protester contre le patriarcat, les violences conjugales et les féminicides, tout comme l’oppression des femmes partout dans le monde.
👉 L’IVG a été inscrit dans la Constitution le 4 mars, mais les termes choisis font encore débat. Il existe une différence juridique entre droit et liberté, et ce détail peut encore avoir un effet sur la réelle accessibilité de l’IVG à toustes celleux qui en ont besoin.
Dans différentes villes, comme à Boulogne-sur-mer et Caen, nos rebelles ont marqué l’occasion en rappelant fièrement notre slogan écoféministe dans la rue, de manière à ce que le message soit visibles par toustes (voir image ci-dessous).
📸 Frederick Florin / AFP
Les femmes font bouger les choses
Cette journée s’est ensuivie sur la 4e vague internationale d’actions Mothers Rebellion du 9 mars, réclamant que la justice climatique devienne une priorité politique pour assurer un avenir meilleur aux générations futures.
Dans le monde entier, les mères militantes réclament le changement pour que leurs enfants puissent vivre dans un monde meilleur, et non pas dans un environnement saccagé par l’homme.
Lisez bien les étiquettes à Amiens
Le 9 mars, le groupe local d’Amiens a décidé d’agir en plaquant des étiquettes sur les produits industriels qui manquent de traçabilité et qui rémunèrent mal les producteurs.
L’information manque encore trop dans l’industrie agro-alimentaire, nous voulons que ça change !
Les Scientifiques en Rebellion contre l’A69
Le 13 mars, des chercheur.euses, du collectif Scientifiques en Rebellion, ont interpellé le groupe Pierre Fabre devant ses locaux pour qu’il retire son soutien au projet.
Les militant.es, les soignant.es et les scientifiques présent.es ont rappelé que ce projet est un scandale, tant il est en décalage face à l’urgence climatique et à la situation de notre système de santé.
Iels ont rappelé qu’ « il est intenable pour un groupe pharmaceutique dont la raison d’être est officiellement d’améliorer la santé humaine, de soutenir en 2024 la construction d’une nouvelle autoroute, qui participerait d’un désastre sanitaire scientifiquement établi ». Les prises de paroles se sont succédées, rappelant à toustes les conséquences de la construction de cette autoroute sur l’environnement et la santé.
Actualités
A69 : une bataille gagnée par les écureuils !
C’est une première victoire pour les zadistes de Saïx : l’abattage des arbres a été suspendu jusqu’au 1er septembre. L’Office National de la Biodiversité a reconnu la forêt de la Crémade comme « zone à fort enjeu environnemental non déclassée », ce qui interdit la coupe de ses arbres jusqu’au 1er septembre et donc l’impossibilité pour la société Atosca de poursuivre le défrichage.
Les “écureuils”, ces activistes perché·e·s dans les arbres depuis quarante jours, ont enfin pu redescendre. Iels ont été affamés, affaibli·e·s à petit feu physiquement et psychologiquement par les forces de l’ordre … Cette trève est un soulagement pour elleux et leurs proches.
Depuis le début de cette lutte, des journalistes dénoncent une grave entrave à la liberté de la presse. Iels ont été tenu·e·s éloigné·e·s du site de Crém’arbre par la police. Un texte a été diffusé ce 8 mars pour dénoncer ce “harcèlement policier”.
📸 Justin Carette / Reporterre
1000 banquets pour l’agriculture de demain
Quoi de mieux que de débattre de notre agriculture et notre alimentation autour d’une table ? Alors que le gouvernement fait marche arrière en France sur l’interdiction des pesticides, le groupe Uni-Terre a appelé au rassemblement des citoyen·ne·s, paysan·e·s, élu·e·s locaux·ales et organisations environnementales pour relancer le sujet d’une agriculture française qui respecte l’environnement et les producteurs, et nous permette une alimentation saine accessible à toustes.
Des repas à partager en nombre, avec des produits locaux et bio, étaient ainsi prévus dans une vingtaine de villes le 30 mars, et d’autres suivront jusqu’à ce que l’état ne puisse plus fermer les yeux sur la volonté du peuple d’avoir accès à une meilleure alimentation, plus juste, et non plus tributaire des groupes agro-industriels et lobbies de la chimie.
Consultez la carte pour voir les banquets qui auront lieu près de chez vous et participer à une rencontre avec les concitoyen·ne·s qui ont à cœur de changer de régime. Si aucun repas n’est prévu pour le moment à proximité, il est aussi possible d’aider à en organiser un en lien direct avec les associations et vos élu·e·s locaux·ales.
Il est aussi possible d’obtenir tous les renseignements en temps réel via l’évènement Facebook des banquets.
International
Pas d’assurances, pas de forages
Le saviez-vous ? 20 compagnies seulement financent 70% des projets pétroliers. Du 26 février au 3 mars, des activistes de 31 pays ont rappelé ce fait en dénonçant le rôle de ces entreprises dans l’aggravation de la crise climatique.
Cette semaine d’action a également été l’occasion de demander le retrait des soutiens au projet de Total EACOP. Malgré la forte répression qui s’intensifie, les actions ont porté quelques fruits : Probitas a retiré son soutien à EACOP et la compagnie d’assurance Zurich a dit qu’elle s’entretiendrait avec les activistes.
👉 Plus d’infos sur les actions “Assurez notre futur”
Procès
Une amende de 300 euros pour avoir demandé à respecter la planète
Après l’action de nos rebelles contre la Banque de France en avril 2021, où du faux pétrole avait été aspergé sur les murs du bâtiment pour dénoncer le soutien financier aux énergies fossiles, la cour d’appel de Paris a finalement tranché. Et elle a été plus en faveur des banques que de l’environnement.
Les prévenu·e·s ont été condamné·e·s ce 8 mars à des amendes de 200 à 300 euros pour non-respect de l’interdiction de rassemblement de plus de 6 personnes en vigueur durant la pandémie, et dégradation légère du patrimoine immobilier. Et, bien sûr, rien n’a été retenu contre les banques de France, qui continuent leurs investissements climaticides.
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L’équipe de la Newsletter XR France