Alors que la COP 26 (Conférence des Parties) battait son plein à Glasgow, les militants d’Extinction Rébellion ont rendu une visite nocturne aux rédactions des grands médias français.

Lundi 8 Novembre au petit matin, les journalistes de plus d’une vingtaine de médias ont fait directement connaissance avec la première revendication d’Extinction Rébellion : « Dites la vérité » sur l’urgence climatique. À l’heure où la première préoccupation des français après la crise COVID est l’urgence climatique, à l’heure de la condamnation de l’État par le conseil d’Etat pour inaction climatique, de la multiplication des recours en justice internationaux, des catastrophes naturelles en série et des élections présidentielles à venir, les rebelles ont alerté sur la nécessité de faire de l’urgence climatique un enjeu majeur des lignes éditoriales des médias.

Dans l’espoir de nouer des liens avec les journalistes, le mouvement a tendu la main à celles et ceux qui, au sein de leurs rédactions, souhaiteraient pouvoir en faire plus face au changement climatique. Les militants estiment qu’une couverture médiatique dédiée s’impose, comparable à la communication de guerre déployée lors de la crise sanitaire. Le nouveau rapport du GIEC n’a pas reçu l’attention qu’il méritait, et l’échec de la COP 26 n’a pas résonné assez fort dans les colonnes des médias.

Par cette action, Extinction Rébellion invite de plus les rédactions à faire preuve d’honnêteté sur ces sujets, parfois complexes, qui nécessitent des espaces d’expression dédiés aux scientifiques (GIEC, UCL etc… ), aux spécialistes, mais aussi aux représentants de la société civile et aux associations et organisations de luttes pour le climat. Ceci, afin de créer des contenus à la portée de tous, de montrer que des solutions existent et sont déjà appliquées ailleurs. La jeunesse a besoin d’espoir et réclame de la visibilité en ce qui concerne son avenir. Les français.e.s doivent être informés du caractère systémique et toxique du consumérisme et de la finance, menant à la catastrophe à l’échelle mondiale, à l’agonie des plus pauvres et à la destruction des écosystèmes.

A la clôture de la COP 26, le plateau du Média a fait suite aux revendications nocturnes du mouvement, et a reçu un militant d’Extinction Rébellion pour décortiquer les contradictions de la grande messe du climat et l’invisibilisation de ses limites (https://youtu.be/WM9EC7xHbdw). Aux côtés de représentants de Greenpeace et du Green Finance Observatory, le panel a mis en lumière la part prépondérante des lobbys des énergies fossiles, le greenwashing des plus fortunés, et les mécanismes trompeurs de « compensation carbone ». Au demeurant, le silence des médias sur ces sujets reste assourdissant. Les militants, eux, sont toujours en attente d’une réponse satisfaisante des rédactions françaises ; si la Belgique l’a fait, pourquoi pas nous ? (Climat : la RTBF passe à la vitesse supérieure )