Extinction Rebellion soutient l’assignation en justice de Casino par un collectif d’associations et d’ONG

Les militant·e·s d’Extinction Rebellion se sont réuni·e·s partout en France, et notamment à Toulouse, le samedi 6 mars pour dénoncer l’implication des multinationales dans la déforestation et la spoliation des terres Amazoniennes.

Cette action visait principalement le groupe Casino. Les activistes ont ainsi placardé la vitrine du Monoprix (enseigne rattachée au groupe), rue Alsace Lorraine, d’affiches interpelant ainsi les passant·e·s sur la responsabilité de la multinationale dans la destruction de nos forêts primaires.


Les activistes d’Extinction Rebellion (dont un reptilien) devant le Monoprix de la rue Alsace-Lorraine

Les activistes d’Extinction Rebellion (dont un reptilien) devant le Monoprix de la rue Alsace-Lorraine

Pourquoi cette action ?

En 2019, le groupe Casino a été responsable de la déforestation de 56 000 hectares de forêt Amazonienne, soit presque 5 fois la superficie de Toulouse ! Cette destruction est principalement due à la production de viande, demandant toujours plus de terres pour faire paître les boeufs ou pour produire du soja destiné aux bêtes. La déforestation a d’ailleurs augmenté de plus de 30 % en 2020.
Au-delà de la perte de forêt toujours grandissante, ces actions augmentent directement les risques d’incendies et spolient les terres des populations autochtones ( Pour en savoir plus sur l’implication du groupe Casino dans la destruction de l’Amazonie (Source))

Malheureusement, ce n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des pratiques productivistes qui ravagent nos écosystèmes. Cet écocide globalisé met à mal nos conditions même de survie en tant qu’espèce !

Par ses actions, le groupe Casino contrevient à la loi de vigilance des multinationales du 27 mars 2017. C’est pourquoi un collectif d’association et ONG (Opiac, COIAB, FEPIPA, CPT, FEPOIMT, Canopée, Envol Vert, Mighty Earth, Notre Affaire à Tous et Sherpa) poursuit la multinationale en justice. Face à ces accusations, la multinationale botte en touche en se vantant d’être à l’initiative de plusieurs chaînes « bio / vegan » comme Naturalia. Un greenwashing qui ne freine en rien la destruction de la forêt Amazonienne.

Rappelons que le 3 février 2021, avec l’Affaire du Siècle, l’État français a été reconnu coupable d’inaction climatique et condamné à verser 1€ symbolique à quatre ONG en réparation du préjudice moral. Cependant, aucune décision n’a encore été prise pour demander des mesures concrètes à l’État et le contraindre à tenir ses engagements. Cette victoire judiciaire n’est donc que purement symbolique et ne freine en rien les dégradations perpétuées par les multinationales ou les États ( (Source))

Cette condamnation par la justice n’est pas la première : les Pays-Bas ou le Canada ont également été poursuivis pour leur inaction et la mise en danger de leurs citoyen·enne·s. De la même façon, ces « victoires » n’ont été que purement symboliques, tandis que la destruction du vivant et de nos sociétés continue … Nous ne pensons donc pas qu’une procédure judiciaire soit suffisamment rapide et efficace pour résoudre les enjeux écologiques et sociaux.


Monoprix / le groupe Casino agent d'un système destructeur

Monoprix / le groupe Casino agent d’un système destructeur

Un problème systémique

Cette action, de portée nationale, a permis de rendre visible l’assignation en justice du groupe Casino et de montrer la solidarité entre les militant·e·s.
Il est cependant nécessaire de rappeler que le problème n’est pas limité à une multinationale ou à une filière industrielle. C’est tout le système productiviste qui est en cause.
Ce « monde » qui nous est imposé instille ses valeurs dans chaque aspect de nos vies : la compétition, le commerce, la domination, l’exploitation, etc. Celles-ci dévorent les liens qui nous unissent aux autres êtres vivants (humains ou non).
Par sa démarche radicale (qui s’attaque à la racine), le mouvement Extinction Rebellion propose un monde dont les valeurs seraient la solidarité, le partage, l’égalité, la liberté, etc.

Nous, militant·e·s, souhaitons radicalement changer ce système pour le bien de tout être humain ou non-humain.


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"Gratuiterie" ouverte à tou-te-s

“Gratuiterie” ouverte à tou-te-s

Faire vivre l’alternative

Les activistes ont profité de l’action pour créer des temps d’échanges et de discussion avec les toulousain·e·s autour de l’impact négatif du « monde » proposé, entre autres, par Monoprix / Casino.
En plus d’alerter, iels ont pu faire vivre une vision d’un monde alternatif basé sur le don, le partage, la solidarité, l’artivisme et la « culture régénératrice » ( Une culture qui, contrairement au système actuel, met en son coeur le vivant et sa régénération, le soin de soi et des autres. (Source))

En effet, les militant·e·s ont proposé une gratuiterie (accès gratuit à tout type d’objet sur la base du don et de l’échange) ainsi qu’une soupe populaire (avec l’association Maka) afin de rendre possible des alternatives au système destructeur actuellement en place.

Les bénévoles de l’association Maka distribuant de la nourriture aux passant-e-s

Les bénévoles de l’association Maka distribuant de la nourriture aux passant-e-s

Cette action d’occupation de l’espace public et de sensibilisation festive a durée toute cette journée du samedi 6 mars… et pourrait bien se répéter à l’avenir 😏