Action symbolique contre la loi Duplomb :
projections Sur l’assemblée Nationale, Les ministères et la FNSEA.

Samedi 21 juin 2025, à Paris.
La campagne Changement de Régime d’Extinction Rebellion a interpellé publiquement les organismes d’État concernés par la loi Duplomb, à travers une mise en lumière symbolique de leurs façades (ministères de l’Agriculture, de la Transition écologique, de la Santé), de l’Assemblée nationale et du siège de la FNSEA, considéré comme complice et véritable auteur du texte. Cette action vise à sommer l’État de renoncer à ce texte promouvant un modèle agricole chimiquement intensif et non durable.

Contexte : un texte dangereux imposé sans débat démocratique
Après un passage en force à l’Assemblée nationale, la loi Duplomb sera discutée en Commission Mixte Paritaire à partir du 30 juin, avant un vote final. Or, elle ignore les alertes massives des citoyens, des agriculteurices, des scientifiques et des professionnel·les de santé quant à ses risques pour l’agriculture, l’environnement et la santé publique. Cette procédure verrouillée prive le débat démocratique indispensable sur un texte aux conséquences structurelles majeures.


Pourquoi cette loi est inacceptable
1. Réintroduction de néonicotinoïdes et usage accru de pesticides
- Les néonicotinoïdes, interdits pour leurs effets délétères sur les insectes butineurs et des risques pour la santé humaine, pourraient être remis en circulation. Ces substances agissent comme perturbateurs neurotoxiques et endocriniens, associés à divers cancers et troubles neurodéveloppementaux chez l’enfant et l’adulte ainsi qu’à des dysfonctionnements hormonaux et développementaux.
- L’usage de technologies de diffusion intensive (épandage par drone) et l’affaiblissement du rôle d’évaluation indépendante de l’ANSES exposent la population et les agriculteurices à des produits toxiques non maîtrisés.
2. Destruction de la biodiversité
- L’anéantissement des insectes pollinisateurs, la disparition d’oiseaux et d’autres espèces animales, la dégradation de la vie des sols sont largement documentés comme conséquences de l’usage massif de pesticides chimiques.
- Les zones humides et les ressources en eau sont menacées par la facilité accrue de construction de méga-bassines et l’intensification des systèmes industriels.


3. Ignorance des causes structurelles de la crise agricole
- Plutôt que d’accompagner la transition agroécologique, la loi renforce un modèle industriel non résilient face aux enjeux climatiques et économiques. Elle ne répond ni à l’instabilité des revenus agricoles ni au besoin d’une juste répartition de la valeur dans les filières.
- Des solutions viables existent : l’agriculture biologique et l’agroécologie, soutenues par l’INRAE et d’autres instituts de recherche, montrent leur capacité à garantir souveraineté alimentaire et durabilité environnementale, à condition d’un soutien politique et financier adapté.
4. Atteinte à la santé publique et à la science
- Plus de 1 000 médecins et scientifiques ont alerté sur les dangers de ce texte : exposition accrue de populations (agriculteurices et riverain·es) à des substances neurotoxiques et cancérogènes, potentielle augmentation des maladies neurodégénératives, troubles cognitifs et anxio-dépressifs.
- La remise en cause de l’indépendance de l’ANSES pour évaluer la mise sur le marché des produits agri-chimiques constitue un recul inquiétant de la prise en compte de la science dans les décisions publiques.


Exigences immédiates
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Renoncer à la loi Duplomb :
Abandonner toute posture favorable à la réintroduction de substances toxiques et au verrouillage démocratique.
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Arrêter la fabrication, la commercialisation et l’usage des pesticides de synthèse :
Prendre dès aujourd’hui des mesures concrètes pour protéger la santé des populations et des écosystèmes.
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Accompagner la transition agroécologique :
Mettre en place un plan de soutien financier, technique et réglementaire pour les paysan·nes, en s’appuyant sur les travaux de l’INRAE et d’autres organismes de recherche.
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Restaurer l’indépendance des agences sanitaires et environnementales :
Garantir leur rôle d’évaluation objective face aux lobbys.


Appel à mobilisation nationale
Ne nous laissons plus empoisonner : l’État est responsable, l’agrochimie est coupable ! Face à la menace des pesticides et à la dérive autoritaire de la procédure législative, nous soutenons l’appel à une mobilisation massive partout en France le dimanche 29 juin, et à Paris jusqu’au 30 juin.
- Sur les places de villages, devant les mairies, les permanences députées et sénatoriales, dans les rues : chaque rassemblement comptera pour dire NON à la loi Duplomb. Listes des villes mobilisées
- À Paris, deux jours de mobilisation permettront de maintenir la pression pendant la phase décisive.
Programme de la mobilisation parisienne
Face à la menace des pesticides, nous exigeons des mesures immédiates pour stopper la fabrication, la commercialisation et l’usage des pesticides de synthèse afin de protéger la santé des populations et des écosystèmes.
Avec amour et rage, et sans pesticides de synthèse.