Depuis vendredi 26 avril, à 8h, des militant·es d’Extinction Rebellion Strasbourg et des citoyen·ne·s engagé·es pour l’environnement se sont cadenassé·e·s par le cou devant le site de Stocamine, à Wittelsheim.
🔴 Mise à jour du lundi soir
Alors que nos militant·e·s étaient cadenassé·e·s depuis plus de 80h, que plus de 100 personnes sont venues les soutenir ce week-end, Christophe Béchu et le préfet du Haut-Rhin ont fait le choix de faire intervenir les forces de l’ordre avec une scie meuleuse plutôt que d’utiliser les clés qui leurs avaient été adressées.
Honte à ce gouvernement qui refuse le dialogue !
Les activistes exigeaient l’arrêt immédiat du chantier qui a débuté ce mardi 23 avril, rejoignant en cela la requête de l’association Alsace Nature déposée à la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Leur demande étaient l’annulation sans condition de ces travaux d’enfouissement définitif et le retrait immédiat des 42 000 tonnes de déchets hautement toxiques (cyanure, amiante, arsenic, …) stockés sous la plus grande nappe phréatique d’Europe.
En effet, lors du stockage de ces déchets à la fin des années 90, l’État s’était engagé à ce que cette solution soit temporaire et réversible. Or, aujourd’hui, 25 ans plus tard, les déchets se trouvent toujours dans les galeries, et le gouvernement ordonne leur enfouissement définitif.
Le consensus scientifique établit que ces déchets contamineront inéluctablement la nappe phréatique. Ainsi, c’est l’eau approvisionnant 7 millions de personnes et des millions d’autres êtres vivant·es sur 3 pays qui sera contaminée par l’action de notre gouvernement.
L’État français, à travers Stocamine, s’inscrit encore une fois dans une décision à contre courant de notre temps, alors que l’accès à l’eau est un enjeu crucial pour nos générations actuelles et futures faisant face aux changement climatique. Il s’obstine seul face à 98 % d’avis négatifs de la population, dans un enfouissement définitif de ces déchets ultimes, refusant de protéger l’une de nos ressources les plus élémentaires : l’eau.
Les activistes avaient envoyé un courrier aux responsables politiques de ce scandale environnemental, en les enjoignant de les rejoindre sur le site afin de remettre en jeu leur décision néfaste pour la santé de millions d’humain·es, ainsi que la faune et la flore de toute la plaine du Rhin, qui parcourt plusieurs pays d’Europe. Dans ce courrier avaient été transmises les clés des cadenas avec lesquels les rebelles se sont attaché·es : en effet, les décideurs politiques ont « les clés de notre avenir en main ». Ils ont fait le choix de ne pas les utiliser, et ont refusé le dialogue.
Crédits photos : © Tobias Canales