Des rebelles d’Extinction Rebellion et de Scientifiques en Rebellion ont, à trois reprises, interrompu une conférence donnée par un lobbyiste pro-glyphosate, le 2 février 2023, à la Mairie du 5ème arrondissement de Paris avec la complaisance de celle-ci.​​​​​

- Campagne Changement de Régime - En savoir plus - Chapitre 6


☠️ Le glyphosate est un rouage mortifère au service d’une agriculture intensive caractérisée par d’immenses exploitations en monoculture.

La dépendance des agriculteur.ices aux semences et produits phytosanitaires est le fond de commerce des sociétés agrochimiques telles que #Monsanto. Interdire le glyphosate, c’est priver ces industries de plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires. La FNSEA, syndicat agricole majoritaire​, fait front commun avec le lobby de l’agrochimie pour orchestrer la désinformation. Des alternatives existent mais demandent de renoncer à ce modèle toxique.

Retranscription de l’intervention (écourtée) d’Etsuki, chercheuse en économie politique, rebelle Extinction Rebellion et Scientifique en Rébellion :

+ Prise de parole complète, glyphosate et FNSEA

Le glyphosate est une composante essentielle pour entretenir un modèle d’agriculture intensive caractérisée par de très grandes exploitations en monoculture
Les intrants chimiques sont devenus une norme dans un système agricole où le maître mot est la rentabilité. La sélection des semences n’est plus affaire de qualité mais de productivité immédiate, ce qui favorise des semences plus fragiles, cultivées bien souvent en monoculture, et necessitant l’usage systématique d’intrants chimiques : engrais et produits phytosanitaires. Cette approche entraine le dévelopment  d’exploitations démesurées, mecanisées, industrialisées dans lesquelles les paysans traditionnels n’ont plus leur place. Nous savons aussi que ces entrants sont nocifs pour la biodiversité, apprauvrissent les terres et empoisonnent les cours d’eau, ce qui souligne l’approche court-termiste de ce modèle agricole.

La fragilité et la nocivité d’un tel modèle est à l’origine de la stratégie “Farm to Fork” établie par la Commission Européenne dans le cadre du Pacte vert européen. Elle a pour objectif de réduire de 50% le recours aux pesticides et de 20% celui aux engrais chimiques d’ici 2030. Les première mesure de cette initiative ont éte remise en cause en 2022 par la FNSEA et le COPA-COGECA sous pretexte d’atteinte à la productivité dans le contexte de guerre en Ukraine.

La dépendance des agriculteurs et agricultrices des semences et phytosanitaires est le fond de commerce inépuisable des sociétés d’agrochimie.
Pour les géants de l’agrochimie, l’agriculture intensive qui maintient les agriculteurs dans la dépendance tant pour les semences que pour les intrants, est une manne de revenus illimitée. C’est la raison pour laquelle ils s’expriment en faveur de leur usage généralisé. Les agriculteurs sont captifs de ces produits : une fois les intrants chimiques utilisés, il faut acheter des semences résistantes aux produits phytosanitaires, l’un et l’autre étant vendu par le même société Bayer-Monsanto.

Les coopératives agricoles fournissent des conseils sur l’utilisation d’intrants aux agriculteurs adhérents, leur permettant de faire la promotion des produits commercialisés par la coopérative : semences productives, engrais et pesticides, sans souci des externalités négatives liées à l’utilisation de ces produits.  les plus puissantes cooparative comptent des représentants de la FNSEA dans leur CA. Interdire le glyphosate, c’est se priver de plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires. La vente de produits phytosanitaires est souvent plus rentable que la vente de produits alimentaires. 

La FNSEA fait front commun avec le lobby des pesticides pour orchestrer la désinformation et capturer la décision publique.
Malgré de nombreux scandales ayant débouché sur des centaines de milliers de plaintes contre le géant Bayer Monsanto liées à l’usage du glyphosate aux USA, les industriels de l’agrochimie continuent de semer le doute en Europe et prétendent avec leur etudes démontrer la non dangerosité des pesticides en particulier le glyphosate. Par leur lobbying mal encadré ils excercent une influence indue sur les institutions publiques européennes.

Un scandale a éclaté en 2017, lorsqu’il fut établi que des portions majeures dans le rapport Europeen etaient des copié-collé des etudes et demandes des industries – alors que la CE doit selon la loi se reposer sur des études indépendantes. Confirmée par le PE en 2019 (au moins 50% copie-collé) et sur la genotoxicité 99% était du Monsanto  “pur jus”. 

Parallèlement le Copa-Cogeca et la FNSEA, use de « tactiques alarmistes pour effrayer les agriculteurs et les politiques sur les impacts d’une interdiction des herbicides à base de glyphosate », en mettant en avant des baisses enormes de productivité et de rentabilité pour les agriculteurs, baisses qui ne prennent aucun compte de solutions alternatives.  

La FNSEA n’hésite pas à employer toutes les méthodes d’influence jusqu’à orchestrer de fausses actions spontanées d’agriculteurs comme manifester à Paris le 22 septembre 2017 aux côtés des agriculteurs captifs  pour dénonçer la position du gouvernement français sur le glyphosate.

Des alternatives existent mais demandent de renoncer au modèle dominant
« La première fonction de l’agriculture c’est de nourrir, mais c’est aussi d’employer, de préserver, de relever le défi de la biodiversité végétale et animale »

Et ici le conflit d’intérêt avec l’industrie de l’agrobusiness est patent. Le profit de l’agrobusiness se réalise au mieux dans le modèle de l’agriculture intensive dépendante des intrants quelque en soit le coût pour la santé publique et la biodiversité. Et comme l’a si bien dit Milton Friedman père du neoliberaisme « La seule responsabilité sociale d’un chef d’entreprise est de maximiser le profit pour ses actionnaires ».

 C’est ce conflit d’intérêt qui devrait exclure toutes les études produites par ces grands groupes comme fondement des décision politiques Européenne et Françaises.  Les scandales ont bien montré que les intérêts de l’agrobusiness ne supportent pas la transparence scientifique. 

Car des alternatives qui ne vont pas dans le sens de la maximisation des profits de l’agrobusiness existent. Qu’il s’agisse de couverture végétale (moutarde), rotation des cultures et autres mais elles sont plus difficiles à mettre en oeuvre dans les grosses exploitations en monoculture. C’est un autre modèle agricole qui doit voir le jour pour limiter les impacts sur les humains et la biodiversité. 

Sources : 

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🐝 Quand elle est utilisée en agriculture, la molécule de glyphosate se retrouve dans tous les compartiments de l’environnement et affecte les espèces animales et végétales sur un large spectre.

De très nombreux effets ont été documentés sur les insectes, les vers de terre et les poissons. Aussi, de plus en plus d’espèces-cibles développent une résistance au glyphosate, ce qui résulte en l’augmentation des doses pour maintenir l’ « efficacité » des traitements.

Retranscription de l’intervention (écourtée) d’Elodie, chercheuse en écologie à INRAE​​​​​​​ et Scientifique en Rébellion :

+ Prise de parole complète, biodiversité

Synthèse : Quand elle est utilisée en agriculture, la molécule de glyphosate se retrouve dans tous les compartiments de l’environnement et affecte les espèces animales et végétales sur un large spectre taxonomique. Le glyphosate affecte les voies métaboliques de nombreux micro-organismes, et a, en conséquences, des impacts généralisés sur les autres organismes via leur microbiote. De très nombreux effets ont été documentés sur les insectes, les vers de terre, les poissons. Il est à noter que de plus en plus d’espèces-cibles développent une résistance au glyphosate, résultant en des augmentations de dose pour maintenir l’efficacité des traitements et soulignant la non-durabilité de cette méthode. Les techniques d’agro-écologie en comparaison permettent de réguler efficacement et durablement les adventices, tout en autorisant des rendements favorables et en améliorant les services écosystémiques rendus.

1. Les impacts sur la biodiversité

Une revue de la littérature parue en 2022 (Battisti et al. Journal of Applied Entomology) recense plus de 40 publications qui documentent les effets sur les abeilles, qui sont utilisées comme modèle expérimental pour de nombreuses études d’écotoxicologie concernant les insectes. Les effets s’expriment à tous les niveaux du phénotype : expression des gènes, métabolisme oxydatif, structure des tissus, développement embryonnaire, cycle circadien, apprentissage, vol, capacités sensorielles et cognitives, consommation de nourriture, composition du microbiote intestinal. Ce sont ce qu’on appelle des effets sub-létaux, qui affectent négativement les performances des individus et occasionnent une baisse du taux de croissance des populations, par des effets +/- directs sur la reproduction et la survie. Chez de nombreux autres organismes, des impacts négatifs du glyphosate ont été observés : synthèse de la cuticule chez des coléoptères, immunité chez Lépidoptères, baisse des populations de vers de terre, baisse du taux d’éclosion et du taux de survie chez les larves de truites.

Le glyphosate cible directement une enzyme impliquée dans une voie métabolique de synthèse d’acides aminés aromatiques, la voie de l’acide shikimique. Cependant, cette voie métabolique n’est pas seulement présente chez les adventices cibles du glyphosate, mais elle se retrouve chez de nombreuses bactéries et champignons, dont certains font partie du microbiote associé à d’autres organismes végétaux ou animaux. Une revue de la littérature parue en 2021 (van Bruggen et al. Frontiers in Environmental Science) analyse plus de 250 publications reportant les effets du GP sur la structure des communautés symbiotiques, et les effets induits chez les hôtes végétaux ou animaux. Ils montrent notamment une immunité dégradée chez les plantes traitées au GP, entraînant des infections fongiques racinaires et foliaires plus sévères. Sur les animaux d’élevage, poulets, porcs, bœufs, une exposition chronique à de faibles doses de GP entraîne un stress oxydatif, des dommages au foie, une plus grande probabilité d’infection bactérienne (notamment Clostridium) et fongique. Si la toxicité du GP a pu être initialement considérée comme faible, la très forte augmentation des quantités répandues, et l’accumulation des métabolites dans le sol et l’eau ont considérablement augmenté le niveau d’exposition et de nombreux effets chroniques à faible dose ont été documentés dans les 5 dernières années.

2. La non-durabilité du glyphosate

Le GP est parfois présenté comme une alternative au labour, et ayant donc un impact positif sur la santé des sols. C’est faux à plusieurs niveaux : si l’usage du GP est plus élevé en situation de non-labour, il est également utilisé en contexte de techniques culturales classiques. L’usage du GP tend à augmenter largement avec la taille des exploitations (enquête ITA 2019), et est donc plutôt un outil favorisé en modèle d’agriculture productiviste. Enfin, l’expertise collective récente sur la diversification végétale menée par l’INRAE en 2022 confirme que des techniques alternatives permettent de gérer efficacement les adventices, notamment les associations d’espèce à l’échelle parcellaire (dans le temps et dans l’espace) et les rotations longues. Ces mêmes techniques sont également favorables à la régulation des insectes ravageurs, des pathogènes de cultures et des nématodes, et permettent également de réduire la quantité d’intrants. Les approches agro-écologiques offrent donc des co-bénéfices multiples sur la protection des cultures, le rendement et les services écosystémiques associés.

Par ailleurs, actuellement près de 50 espèces d’adventices ont déjà développé une résistance au GP, entraînant des doses d’usage de plus en plus fortes dans les régions concernées, et de nouvelles résistances apparaissent chaque année. Ceci n’est pas un cas isolé : les méthodes pesticides basées sur l’usage généralisé d’une molécule unique sont connues pour générer rapidement l’évolution de résistances et ont donc une durabilité extrêmement réduite. Récemment, plusieurs articles publiés par des chercheurs de l’USDA dans la revue majeure Pest Management Science (Duke 2017, Davis and Frisvold 2017) alertent sur le risque important de perte d’efficacité des principales molécules herbicides à relativement court terme, ont démontré l’échec des stratégies basées sur la gestion locale et non-réglementaire des résistances, et soulignent l’importance de développer des méthodes intégrées incluant notamment les rotations longues. Quel que soit l’angle par lequel on l’examine, les techniques de cultures intensives basées sur l’utilisation massive d’intrants chimiques ont clairement atteint leurs limites de durabilité et de soutenabilité, et la situation appelle un changement massif de pratiques.

Sources : 

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🔬Olivier, scientifique en rébellion, se réfère au Code de conduite européen pour l’intégrité en recherche.

(Code_de_conduite_europeen_pour_lintegrite_en_recherche.pdf)
Il a également interpellé l’intervenant Hervé Le Bars sur son intégrité scientifique et son respect de la déontologie du chercheur : « Vous présentez une opinion personnelle comme un consensus scientifique qui dans l’état actuel des connaissances n’existe pas. En faisant cela, vous trompez le public qui vous écoute en affirmant être un expert scientifique qui respecte les valeurs de la démarche scientifique. ».

Retranscription de l’intervention d’Olivier, Scientifique en Rébellion​​​​​​​ :

+ Prise de parole complète

1) Le scientifique doit faire connaître l’état de la recherche de manière transparente, juste, complète et objective.

Votre présentation s’appuie essentiellement sur 1) la fraude de Séralini et al. (qui pourtant a été finalement republiée dans Environmental Sciences Europe Journal), 2) les avis des agences de sécurité sanitaire, et 3) l’étude du CIRC. Vous mentionnez également l’étude américaine de cohorte qui fournit selon vous la preuve indiscutable de l’absence d’effet cancérogène du glyphosate. Cette étude de cohorte affirme bien qu’il n’existe pas d’indication d’un risque accru de cancer chez les utilisateurs, sauf pour les utilisateurs les plus intensifs dans le cas de la leucémie myeloide aigue (Andreotti et al., 2018 ; Chang et al., 2023). Par ailleurs, la littérature, rien qu’en santé humaine, est beaucoup plus vaste et de nombreuses études sont sorties depuis. Vous ne présentez donc pas les résultats les plus récents de la recherche académique. Pas de citation des études de cohortes françaises et norvégiennes, regroupées avec l’étude américaine dans le consortium AGRICOH (Léon et al., 2019 ;). De plus, pas un mot sur le rapport de l’INSERM en 2021 et dont les conclusions sur les effets cancérogènes ne sont pas aussi affirmées que celles auxquelles vous arrivez : ils sont même opposés puisque l’expertise collective retient une association significative entre utilisation du glyphosate et LNH et une présomption modérée de lien. Nulle mention non plus des très nombreuses études suggérant très fortement que le glyphosate serait un perturbateur endocrinien (Ingaramo et al., 2020 ; Lorenz et al., 2023). Enfin, il existe un débat vif dans la communauté scientifique sur les effets du glyphosate sur le microbiote intestinal (Mesnage et al., 2021 ; Hu et al., 2021), sur les troubles anxieux et neurologiques (Barnett et al., 2023).

2) Un scientifique doit clairement spécifier s’il y a consensus scientifique sur un sujet

Vous concluez de manière affirmée que le glyphosate ne présente pas de risque pour la santé humaine, que globalement la question est tranchée et que la conclusion du CIRC est fausse. En clair, vous suggérez qu’il y a consensus scientifique car les avis des agences déclarent qu’il n’y a pas de risque cancérogène avéré. Or, c’est faux, simplement faux. Une simple recherche bibliographique utilisant les mots de santé humaine, glyphosate et controverse retourne des centaines d’articles (+ de 5000 références), souvent très récents mentionnant l’existence d’une controverse et donc de l’absence de consensus scientifique.

3) Citer la connaissance de manière sélective afin d’améliorer ses résultats et conclusions

Dans votre présentation, vous n’utilisez qu’une partie choisie de la littérature scientifique, celle et uniquement celle qui conclue qu’il n’existe pas d’effets cancérogènes du glyphosate, pour étendre ce résultat à l’ensemble des risques pour la santé humaine. Cette pirouette vous permet d’accréditer votre affirmation que le glyphosate n’est pas dangereux pour la santé humaine. Or, comme on l’a vu plus tôt, il existe de nombreuses études sur le risque cancérogène du glyphosate qui n’arrivent pas à cette conclusion. De plus, jamais, on ne peut étendre les résultats valables pour un domaine à un autre domaine. En clair, l’absence de risque cancérogène n’implique pas l’absence de risque neurologique, endocrinien, ou autre. Enfin, vous appuyez largement votre message d’innocuité du glyphosate sur les conclusions des agences sanitaires. Pourtant, la littérature académique suggère qu’une partie des travaux utilisés par ces agences, en particulier les rapports réglementaires des industriels (tels que Monsanto), présentent des problèmes importants (McHenry, 2018 ; Glenna and Bruce, 2021 ; Krimsky and Gillam, 2023). Il a été clairement démontré que les études des industriels fournissent des conclusions bien plus positives que les études académiques. Les études académiques ainsi que le CIRC n’utilisent pas ces études réglementaires, voire parfois n’ont pas accès à leur contenu qui est protégé par la propriété industrielle. Ceci peut largement expliquer les différences de position (Benbrook, 2019 ; Krimsky, 2019 ; 2022).

Le glyphosate n’est jamais utilisé seul. Il est toujours associé à d’autres composés, principalement des surfactants. Les surfactants accroissent l’efficacité du glyphosate en facilitant le franchissement de la barrière cellulaire lipidique. Les surfactants sont souvent beaucoup plus toxiques que le produit actif (Mesnage et al., 2015). De nombreuses études ont montré cela pour les préparations à base de glyphosate, aussi bien sur la santé humaine que sur les animaux (Dedeke et al., 2018 ; Howe et al., 2004 ; Tsui and Chu, 2003). L’évaluation de la dangerosité des surfactants par les agences sanitaires n’est pas nécessaire car ils ne sont pas le principe actif de la préparation. Elle est aussi délicate pour les milieux universitaires en raison de la protection industrielle. Dire que les surfactants ne sont pas un sujet est un abus car le glyphosate n’est jamais utilisé seul. Quand on parle d’utilisation et d’exposition au glyphosate, on parle nécessairement d’utilisation et d’exposition aux surfactants.

En conclusion de ce que je viens de présenter jusqu’à maintenant, vous présentez donc une revue partielle et biaisée (et injuste) de la connaissance scientifique. Il n’y a pas de consensus sur l’innocuité du glyphosate pour l’être humain. Et vous ne mentionnez à aucun moment les conséquences sur les milieux naturels et ses habitants …

4) Indiquer clairement d’où l’on parle.

Dans votre exposé, vous affirmez donc clairement que le glyphosate ne présente pas de risque avéré pour la santé humaine, voire pour les milieux naturels également, aux doses auxquelles les professionnels et la population générale sont exposés. Vous choisissez pour cela les publications qui appuient votre conclusion et rejetez celles qui ne le font pas (cherrypicking). Vous élargissez sans sourciller ni le préciser, un propos sur le risque cancérogène à l’ensemble de la santé humaine. En clair, vous présentez une opinion personnelle comme un consensus scientifique qui dans l’état actuel des connaissances n’existe pas. En faisant cela, vous trompez le public qui vous écoute en affirmant être un expert scientifique qui respecte les valeurs de la démarche scientifique.

Par les différents points que je viens d’exposer, j’en conclus que votre présentation de l’état de la connaissance sur le glyphosate ne respecte pas les valeurs fondamentales de la science. Il s’agit d’une présentation biaisée, partiale et partielle de la connaissance dont l’objectif est de convaincre le public de croire en une conviction personnelle non étayée par la connaissance scientifique actuelle.. Cette posture est dangereuse car elle sape la confiance de la société dans les résultats de la science.

Je me suis permis de vous interrompre afin que les personnes ici présentes sachent qui leur parle et puisse se forger un avis en connaissance de cause. Par ailleurs, du fait que vous ne respectez pas les valeurs affichées par l’AFIS, dont vous vous réclamez pour asseoir votre légitimité, je me pose la question de votre maintien dans cette association ce qui me trouble.

J’ai terminé mon propos et vous rend la parole. Je suis impatient d’écouter vos arguments. Je suis prêt à en discuter à votre convenance, car c’est ainsi que fonctionne le débat scientifique. Je peux également vous fournir les références sur lesquelles j’ai construit mon propos.

Sources

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  • Woźniak, Ewelina, Edyta Reszka, Ewa Jabłońska, Aneta Balcerczyk, Marlena Broncel, and Bożena Bukowska. “Glyphosate Affects Methylation in the Promoter Regions of Selected Tumor Suppressors as Well as Expression of Major Cell Cycle and Apoptosis Drivers in PBMCs (in Vitro Study).” Toxicology in Vitro 63 (March 1, 2020): 104736. https://doi.org/10.1016/j.tiv.2019.104736.
  • Zhang, Luoping, Iemaan Rana, Rachel M. Shaffer, Emanuela Taioli, and Lianne Sheppard. “Exposure to Glyphosate-Based Herbicides and Risk for Non-Hodgkin Lymphoma: A Meta-Analysis and Supporting Evidence.” Mutation Research/Reviews in Mutation Research 781 (July 1, 2019): 186–206. https://doi.org/10.1016/j.mrrev.2019.02.001.
  • Dedeke, Gabriel A., Folarin O. Owagboriaye, Kehinde O. Ademolu, Olanrewaju O. Olujimi, and Adeyinka A. Aladesida. “Comparative Assessment on Mechanism Underlying Renal Toxicity of Commercial Formulation of Roundup Herbicide and Glyphosate Alone in Male Albino Rat.” International Journal of Toxicology 37, no. 4 (July 2018): 285–95. https://doi.org/10.1177/1091581818779553.
  • Mesnage, Robin, Charles Benbrook, and Michael N. Antoniou. “Insight into the Confusion over Surfactant Co-Formulants in Glyphosate-Based Herbicides.” Food and Chemical Toxicology 128 (June 1, 2019): 137–45. https://doi.org/10.1016/j.fct.2019.03.053.
  • Tsui, Martin T. K., and L. M. Chu. “Aquatic Toxicity of Glyphosate-Based Formulations: Comparison between Different Organisms and the Effects of Environmental Factors.” Chemosphere 52, no. 7 (August 1, 2003): 1189–97. https://doi.org/10.1016/S0045-6535(03)00306-0.

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Les études scientifiques sont formelles : l’impact de l’agriculture intensive, cause majeure du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité, n’est plus à prouver. Ce système délétère ne profite qu’à quelques multinationales et syndicats comme la FNSEA. Un système pourtant soutenu par le gouvernement qui n’a toujours pas engagé de réelle stratégie prenant en compte l’urgence écologique.

Le rythme d’extinction des espèces dans le monde est 10 à 100 fois plus élevé que dans les 10 derniers millions d’années : ne laissons pas une poignée de personnes perpétuer cet écocide !

Nous sommes malades d’une alimentation toxique produite par un système agricole à bout de souffle. Il est temps de Changer de Régime !


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