Action “Gloire au medef” (ou “Bercy beaucoup” !)


EXTINCTION REBELLION RETOURNE SA VESTE POUR UNE ACTION EN SOUTIEN A UN PUISSANT LOBBY !

19 juin, des militant.e.s d’Extinction Rebellion travesti.e.s en femmes et hommes d’affaires se sont réunis, aux portes d’un lobby influant au cœur de Paris, pour parodier le discours pro-économique et écocidaire délirant des bénéficiaires de la relance .

Les slogans et le discours ironiques et provocateurs des militant.e.s exacerbaient le cynisme et l’obscénité des actions et revendications des lobbyistes en pleine crise environnementale et sanitaire.

D’autres ont créé un visuel chatoyant en aspergeant la façade du bâtiment de faux sang. Derrière l’humour de cette «procession élogieuse», cette action coup de poing est là pour marquer la gravité de la situation actuelle.

La crise sanitaire est une conséquence du désastre écologique que nous vivons et l’alliance des politiques avec le secteur privé est un élément central des choix de relance.

Les lobbies exercent plus que jamais leur pouvoir afin de nuire à la mise-en-application de mesures environnementales décisives pour la survie du monde vivant.

Ce lobbying stoppe toute tentative politique de mise-en-place d’un avenir durable, et profite de la manne publique pour s’enrichir en instaurant un climat de peur économique paralysant.

En agissant ainsi, c’est le sang des générations futures qu’ils ont sur les mains.

Extinction Rebellion dénonce l’institutionnalisation des rapports entre nos décideurs et les lobbies financiers, industriels et agro-industriels ainsi que son caractère antidémocratique et leur choix de privilégier le secteur économique en attaquant et défaisant les normes sociales et environnementales.

Le vrai coupable, c’est d’abord l’exécutif qui accepte ces relations et cette influence dans ses choix.

Nous exigeons la transparence totale sur ce lobbying, la mise-en-place de véritables organes de contrôle, la création d’une assemblée citoyenne et enfin l’inscription dans la loi du crime d’écocide afin d’interdire les pratiques mettant en danger le vivant et la soutenabilité écologique.

Vous souhaitez savoir comment les lobbies ont profité du confinement lié à la crise du COVID-19 ?

AUJOURD’HUI, LES CHANGEMENTS RADICAUX NE SONT PLUS UNE UTOPIE.

ILS SONT ABSOLUMENT NéCESSAIRES à NOTRE SURVIE.

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Le discours parodique qui était prononcé :

“CHER MEDEF

À la sortie de cette crise qui secoue le monde, nous devons faire des choix. Et ce dont nous avons besoin, c’est de faire de l’argent. Il faut sauver l’homo economicus.

Nous avons dès le 22 avril adressé un courrier au gouvernement afin de demander un moratoire sur les normes environnementales et de mettre en parenthèse toutes ces règlementations qui pourraient entraver nos intérêts.

Nos amis de la FNSEA, de l’Afep, de l’industrie du plastique, font, eux aussi, jouer leur levier afin d’empêcher la mise en place de freins à notre entreprise pour des raisons écologiques. Nous aussi, nous sommes engagés dans le combat pour l’écologie mais pour une écologie des profits !

Certains disent que le vivant n’a pas de prix, bien sur que le vivant a un prix, d’ailleurs, nous tâchons de le fixer pour notre plus grande richesse. Ce monde nouveau est pour nous une véritable opportunité. Alors que nous sentions un vent mauvais souffler qui nous parlait de sauver le vivant, de la disparition d’une biodiversité, (je peux vous dire que dans mes propriétés la biodiversité se porte très bien), d’une menace climatique terrible, nous allons tacher de profiter de la crise actuelle et de ses conséquences économiques pour reprendre la main en jouant sur la peur et la pauvreté.

Pour les secteurs les plus polluants de notre économie, de notre agro-industrie qui étaient mis à l’index, nous allons obtenir des financements, des lois de relance pour notre plus grand bien particulier.

Nous allons revenir au monde d’avant mais encore plus fort ! Pour cela, le medef est à vos côtés.

Nous allons soutenir l’écologie mais une écologie qui rapporte car nous pouvons en faire un nouveau marché en évitant les contraintes les plus importantes. C’est facile, il suffit de mettre le mot “vert” : capitalisme vert, croissance verte, energie verte ou alors on met “bio”, comme par exemple l’huile de palme, hop ça devient un biocarburant.

Gardons la foi dans notre système, nos liens privilégiés avec les institutions nous permettent d’éviter le danger du dialogue démocratique. Et si malgré cela, on tache de nous entraver, nous dirons “Attention les chinois sont là” (ça marche toujours).

N’ayez pas peur mes amis, les famines, les guerres, les réfugiés tout ceci n’a jamais empêché la possibilité de faire du profit bien au contraire, la biodiversité et les ressources naturelles resterons ce qu’elles sont: un pot de confiture que nous comptons bien terminer.

Notre but: Que rien ne change. Ce que nous voulons : Tout ! Notre projet : le vivant au service de l’argent !”