Nous, Extinction Rebellion, fustigeons l’ignoble et inhumaine loi Darmanin.
Le 3 février 2024, des activistes ont habillé la Marianne de la place la République à Paris d’un gilet noir, en soutien à la Marche des Solidarités et aux collectifs de sans-papiers contre la loi asile et immigration.
À l’heure où la destruction de notre environnement cause d’ors et déjà 21,5 millions de réfugié·e·s climatiques par an1, où les problèmes économiques, les guerres, les famines et les épidémies augmenteront et s’amplifieront, notamment à cause de la dégradation de notre écosystème2, cette loi est l’inverse de ce que nécessite la situation.
216 millions pour les seuls réfugié.e.s climatiques en 2050 d’après le rapport Groundswell de la Banque Mondiale3, 1.2 milliards d’après le think tank australien Institute for Economics and Peace4, nous entrons dans un tout autre monde.
Parce que notre responsabilité est grande dans cette destruction du monde, par le cumul historique de nos émissions de gaz à effets de serre5 et par le financement des bombes climatiques dues à l’exploitation de l’énergie fossile6, pour ne citer que deux saccages en cours parmi d’autres, notre devoir d’entraide l’est tout autant.
Cette loi est issue d’une idéologie malsaine non fondée sur la réalité7 et basée sur un espoir électoraliste mortifère contraire à la devise liberté, égalité, solidarité8. Elle porte atteinte aux étranger·e·s avec ou sans papiers en augmentant la détention et l’expulsion arbitraire, en accentuant la xénophobie, le racisme et la discrimination, en restreignant fortement les possibilités de régularisation et l’accès au droit d’asile, en précarisant les détenteur·rice·s d’un titre de séjour. Elle est donc contraire au droit international des droits des personnes9 au lieu d’en améliorer l’application.
Nous nous battrons, aujourd’hui comme demain, contre cette loi absurde au côté des collectifs concernés, en multipliant les actions de solidarité et de désobéissance.
Darmanin ne fera pas sa loi parce que personne n’est illégal !
Racisme, fascisme, colonialisme, de cette société-là, on n’en veut pas10 !
Demain tous·tes réfugié·e·s11
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Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés calcule qu’en moyenne, depuis 2008, 21,5 millions de personnes ont été déplacées chaque année de force, à cause de catastrophes telles que des inondations, des tempêtes, des incendies ou des températures extrêmes. ↩
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GIEC, 6e rapport, 2e groupe de travail, rapport complet, Chapitre 7, résumé : “Climate-related illnesses, premature deaths, malnutrition in all its forms, and threats to mental health and well-being are increasing (very high confidence1). Climate hazards are a growing driver of involuntary migration and displacement (high confidence) and are a contributing factor to violent conflict (high confidence)” ↩
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216 millions de réfugié.e.s climatique en 2050 d’après le rapport Groundswell de la Banque Mondiale (communiqué presse 13.09.21) ↩
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“Ecological threat register 2020”, IEP, 2020. “IEP estimates there are 1.2 billion people living in countries where societal resilience is unlikely to be sufficient to withstand the impact of their ecological threats between now and 2050.” “1.2 billion people at risk of displacement”. ↩
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“Historical responsibility for climate change”, the countries with the largest cumulative emissions 1850-2021, Carbon Brief, 2021 ↩
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Liste des banques, les montants des financements, les compagnies bénéficiant de ces financements et leurs projets sur le site Banking on Climate Chaos ↩
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François Héran, professeur au Collège de France à la chaire Migrations et sociétés : « Le débat public sur l’immigration en France est en décalage complet par rapport aux réalités de base », Le Monde, 08.11.2022 ↩
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Constitution de la France, article 2. ↩
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Normes internationales régissant la politique migratoire, Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme ↩
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Observatoire des inégalités, “Rapport sur les discriminations en France”, 2023, importante baisse des discriminations depuis 20 ans ↩
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GIEC, 6e rapport, 2e groupe de travail, résumé aux décideurs, paragraphe B.1.7 : “Climate and weather extremes are increasingly driving displacement in all regions (high confidence)” ↩