
À l’occasion de l’audition du Premier Ministre à l’Assemblée Nationale le 14 mai 2025, nous, membres d’Extinction Rebellion de Pau et du Pays Basque rappellent à François Bayrou sous ses fenêtres de la mairie de Pau, que “La gifle est interdite par la loi.”
Nous dénonçons comment notre société intégrée au système capitaliste colonial & patriarcal, destructeur du vivant, traite les enfants comme des sous-humains :
“Enfants : droits & besoins bafoués, punitions, gifles, viols, meurtres… Violences adultistes de masse”
Tel est le message que nous avons déployé devant la mairie de Pau !

Un état des lieux
En effet, nous ne voulons pas que les paroles de F. Bayrou auditionné par la Commission d’Enquête sur les modalités du contrôle par l’État et de la prévention des violences dans les établissements scolaires, occultent l’ensemble des violences adultistes qui bafouent les droits et besoins des enfants et adolescents en France.
Il y a risque, car F. Bayrou n’a pas reconnu à plusieurs reprises dans les médias, l’illégalité et la violence de sa gifle exécutée publiquement à un garçon de 10 ans en 2002, la justifiant même comme “un geste éducateur” encore en 20231.
Or, les violences physiques mais aussi psychologiques faites aux enfants sont triplement interdites : dans le code pénal de façon aggravée si la victime est mineure, dans la Convention internationale des droits des enfants ratifiée par la France en 19902 et enfin interdites par la loi française du 10 juillet 2019.
Les violences adultistes physiques et psychologiques ont de graves conséquences sur la santé et le développement des enfants, et ce dès la première gifle, fessée, menace, humiliation…3 ; de plus, en tolérant de tels actes, notre société reste ouverte aux pires malveillances comme celles révélées à Bettharam et lors du procès Le Scouarnec.
En France, les chiffres des violences adultistes sont inconcevables, 18 enfants violés par heure, 200 enfants maltraités par jour, 1 enfant meurt tous les 5 jours sous la violence de ses parents…4.
Rôle de l’État
Les violences adultistes institutionnelles et liées aux inégalités sociales structurelles sont mortifères pour les enfants et adolescents notamment car :
- l’État abandonne l’Aide Sociale à l’Enfance en défaillance systémique5,
- l’État abandonne 3000 enfants à la rue6,
- l’État est responsable des violences policières faites aux enfants et adolescents souvent non-blancs racisés des quartiers populaires qui sont désenfantisés7,
- l’État donne des moyens insuffisants et entretient des logiques ségrégatoires privé/public des systèmes de soin et d’éducation des enfants et adolescents dont la santé mentale se dégrade et qui subissent des violences dans leur scolarité8.
Revendications
Nous, Extinction Rebellion, comme d’autres collectifs et associations, dénonçons l’adultisme comme système de domination des adultes sur les enfants et adolescents.
L’adultisme met en lien toutes les formes de violences faites aux enfants et adolescents comme un continuum de violences : de la posture de domination de l’adulte, au contrôle coercitif, aux punitions, jusqu’aux violences psychologiques, physiques, sexuelles et au meurtre.
L’adultisme est totalement enchevêtré avec les autres discriminations structurelles : racisme, classisme, validisme, sexisme (intersectionnalité).
Enfin, notre société adultiste façonne chaque nouvelle génération avec de nouveaux adultes potentiellement plus éduqués à la violence, à l’intolérance, à l’individualisme et à la soumission aux pouvoirs autoritaires ; qu’à l’empathie, l’égalité, au collectivisme, à la conscience aïgue des injustices et au respect du vivant.
Nous réclamons au peuple et aux politiques l’arrêt des violences adultistes de masse comme de toutes les oppressions structurelles. Celles-ci par la division des citoyen·ne·s, entretiennent le système capitaliste colonial patriarcal et en sont les conséquences ; Système responsable de la destruction passée, présente et future du vivant, et des enfants y compris.
Si vous êtes témoins ou victimes, contactez le numéro national “Enfants en danger” : 119
