Campagne terminée
Debt for Climate, pour une justice sociale et climatique
Debt for Climate est un mouvement international issu des pays du Sud et des MAPA (Most Affected People and Areas : personnes et zones les plus touchées par la crise climatique), qui se développe dans plus de 20 pays.
Des milliards de personnes souffrent dans les pays du Sud appauvris par la dette, et ne peuvent pas agir sur la plus grande crise que lâhumaniteÌÌ nâait jamais connue : la crise climatique, qui est exacerbeÌe par la crise de la dette car les pays sont contraints dâextraire des combustibles fossiles pour rembourser les inteÌreÌts de preÌts quâils ont deÌjaÌÌ rembourseÌs plusieurs fois. Lâenjeu de lâannulation de la dette au nom du climat, est la conjonction de deux nĂ©cessitĂ©s conjointes : libĂ©rer les pays concernĂ©s dâune dette effroyable et injuste qui les empĂȘche de mener une politique environnementale juste et les obligent Ă surexploiter leurs ressources ainsi que les Ă©nergies fossiles pour le remboursement de la dette.
Le GIEC nous exhorte pour notre futur de mettre fin Ă lâexploitation des Ă©nergies fossiles, lâannulation de la dette est donc plus que jamais nĂ©cessaire afin de mettre fin Ă un service de la dette qui pousse ces pays Ă encourager les exportations Ă tout prix en limitant les investissements Ă©cologiques et Ă augmenter lâextraction et lâutilisation des Ă©nergies fossiles. Alors quâune crise alimentaire sans prĂ©cĂ©dent menace, la dette amplifie cette menace et risque dâaccĂ©lĂ©rer et dâaccroitre lâexploitation des Ă©nergies fossiles et la destruction de la biodiversitĂ©. La prioritĂ© actuelle donnĂ©e aux droits des crĂ©anciers plutĂŽt quâaux droits et moyens de subsistance des populations des pays en dĂ©veloppement est une impasse.
Justice climatique, sociale et Ă©cologique sont intimement liĂ©s. Lâaction nĂ©cessaire pour lutter contre lâurgence climatique passe par lâannulation de la dette mais aussi par la reconnaissance de la responsabilitĂ© historique des pays du G7 et par les devoirs inhĂ©rents Ă celle-ci.
La reconnaissance dâune dette Ă©cologique par les pays les plus riches est une exigence fondamentale et juste. Cette dette Ă©cologie est issue de la responsabilitĂ© mĂȘme des pays les plus riches dans le changement climatique, ce sont eux qui sont les premiers responsables de la destruction de la biodiversitĂ© et du pillage des ressources, et ceci envers des pays, qui sont non seulement les moins responsables mais aussi les plus impactĂ©s par les crises environnementales en cours et Ă venir Lâannulation de la dette doit sâaccompagner dâune allocation de financements climat de qualitĂ© considĂ©rĂ©s non pas comme une « un acte de charitĂ© » mais comme la reconnaissance de la dette climatique des pays du nord.
NOUS DEMANDONS :
- Une reconnaissance de lâexistence dâune dette climatique, sâajoutant aÌ une dette historique, financieÌre, eÌcologique et sociale, que les pays du Nord doivent aux pays du Sud pour permettre une restauration eÌcologique, la suppression progressive des subventions aux combustibles fossiles, la fin de lâextractivisme et le passage aÌ des modes de production, de distribution et de consommation deÌcarboneÌs.
- De prendre des mesures immeÌdiates pour mettre en Ćuvre lâannulation pour toutes les dettes insoutenables et illeÌgitimes, en particulier celles geÌneÌreÌes par le financement de projets lieÌs aÌ lâeÌnergie fossile, afin de permettre aÌ aux pays des MAPA de prendre des deÌcisions politiques souveraines et participatives afin quâils puissent eÌtre aÌ la hauteur de leurs responsabiliteÌs vis-aÌ-vis des droits humains et des droits de la Nature.
- DâeÌvoluer vers un concept de soutenabiliteÌ de la dette qui prenne fondamentalement en compte les vulneÌrabiliteÌs environnementales et climatiques, ainsi que des consideÌrations sociales, de genre et de deÌveloppement.
« Nous revendiquons lâannulation de la dette des pays du Sud et le remboursement de la dette climatique et nĂ©ocoloniale qui leur est due en raison de lâexploitation quâils subissent depuis la colonisation. Lâendettement de ces pays permet de maintenir cette exploitation et les place sous la coupe des grands bailleurs de fonds internationaux et des multinationales. » Jean François Guillon, membre du bureau dâAttac.
Source
Pas de justice climatique sans justice de la dette