Samedi 22 juin, une vingtaine d’activistes ont entravé la circulation automobile de trois lieux emblématiques des prochaines épreuves olympiques dans une ambiance joyeuse et festive.
Les activistes devant le ministère de l'écologie - © mmcm_photo sur instagram

Les militant·e·s dénoncent la tenue non consentie de l’évènement “Jeux Olympiques”, au détriment des citoyennes et citoyens, ainsi que ses multiples impacts écologiques, économiques et sociétaux et demandent l’organisation d’une assemblée citoyenne pérenne pour l’accueil d’événements internationaux et le financement de la transition écologique.


✊ Résumé de l’action

À proximité de l’Hôtel de Ville de Paris où se tiendront les épreuves d’athlétisme, une vingtaine d’activistes en tenues de sport ont entravé la circulation automobile en mimant différents sports représentés aux Jeux Olympiques 2024.

Activistes arrivant à l’hôtel de ville de Paris - © mmcm_photo sur instagram

Le même scénario s’est ensuite répété à proximité de l’Accor Arena de Bercy où se dérouleront les épreuves de basketball, trampoline et gymnastique artistique. Les militant·e·s ont fini par une remise des médailles devant le Ministère de la Transition Écologique.

Si beaucoup profiteront des Jeux Olympiques en soutenant leurs athlètes préféré·es, cette action tend à rappeler que derrière le spectacle des prouesses athlétiques règnent une politique intransigeante et une économie brutale.

Les activistes bloquent plusieurs passages en ville - © mmcm_photo sur instagram

🥇 Médaille d’or de l’exploitation massive des ressources naturelles et de la destruction du vivant / Jeux toxiques

Des Jeux Olympiques “écologiques”, “moteurs pour la transition écologique” et à “contribution positive pour le climat”…
Voilà les ambitieuses promesses environnementales de Paris 2024..

Dans ce cadre, le Comité International Olympique (CIO) a adopté une stratégie climat aux multiples objectifs : réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre de l’événement par rapport aux éditions de 2010, soutenir des projets positifs pour le climat…
Et pourtant, entre les émissions carbones démesurées, la bétonisation massive, la privatisation et la destructions d’espaces naturels comme le Parc de la Courneuve, les Bois de Taverny, les jardins des ouvriers d’Aubervilliers, les coraux de Teahupoo à Tahiti, il y a de quoi s’interroger.

Et c’est sans parler de la construction d’un échangeur autoroutier qui doublera la pollution atmosphérique et sonore à Saint-Denis, juste au-dessus d’une école alors que le village des athlètes juste en face bénéficiera de “purificateurs d’air”.La réalité est que l’organisation des Jeux Olympiques entraîne une bétonisation massive de nos espaces naturels et urbains, sacrifiant la biodiversité et le bien-être des habitants. La planète brûle fini de jouer !

Tout le monde n’est évidemment pas traité à la même enseigne, alors que les travaux intramuros sont majoritairement des installations éphémères et démontables, des quartiers entiers sont remodelés et bétonnés, notamment dans le département du 93, pour accueillir des infrastructures olympiques, favorisant la gentrification. Cette transformation pousse les habitants à faibles revenus hors de leurs quartiers, augmentant les inégalités sociales.


😒 Les Jeux, une fête mais pas pour tout le monde : Un nettoyage social et une occupation non consentie de Paris et sa banlieue

Alors que les Jeux Olympiques devraient être une célébration de l’unité et de la solidarité, beaucoup trop de personnes en sont exclues et en payent le prix fort. Pour préparer la fête, nous assistons à une véritable guerre contre les quartiers et un nettoyage social abject.

Les travaux de construction et les projets de rénovation urbaine ont déjà conduit à des expulsions forcées de nombreuses familles, souvent sans offre de relogement adéquat. Les quartiers de Saint-Denis, où de nombreuses infrastructures olympiques sont prévues, en sont un triste exemple. Les habitants et habitantes sont déplacé·es pour faire place à des constructions qui ne profiteront qu’à une minorité aisée, entraînant une hausse des loyers et la gentrification de ces zones.
Jade Lingaard, journaliste chez Médiapart, estime à au moins 1500 personnes délogées par les JOP de Paris.

Pour s’assurer que les Jeux Olympiques soient une fête, les forces de l’ordre se lancent dans de véritables Olympiades de la répression : l’augmentation des violences policières est un phénomène alarmant.
Les forces de l’ordre sont déployées en nombre pour sécuriser les sites de construction et les futures zones olympiques, souvent au détriment des droits des habitant·es locaux. Les contrôles et les interventions musclées se multiplient, instaurant un climat de peur et d’insécurité parmi les populations vulnérables.
Les personnes sans-abris, en particulier, subissent des pressions constantes pour quitter les espaces publics, souvent sans solutions alternatives viables.

Enfin, les conditions de travail sur les chantiers des Jeux Olympiques sont souvent déplorables.
Les ouvriers, souvent des migrants ou des travailleurs précaires, sont soumis à des horaires exténuants, à des salaires indécents et à des conditions de sécurité insuffisantes.
Les accidents de travail sont fréquents et les droits des travailleurs sont régulièrement bafoués.
La précipitation pour terminer les infrastructures dans les délais impartis conduit à des négligences graves en matière de sécurité et de bien-être des travailleur·euse·s.


👿 Un projet anti-démocratique décidé par et pour une petite élite bourgeoise

Le processus de décision concernant l’organisation des Jeux Olympiques est profondément anti-démocratique.

Pour cette édition, les citoyen·ne·s français·e·s n’ont jamais été consulté·e·s avant que la candidature de Paris pour les Jeux de 2024 ne soit présentée.
Cette décision a été prise par une petite élite bourgeoise, déconnectée des préoccupations et des besoins réels des citoyens.
Cela illustre un mépris total pour la démocratie participative et pour l’opinion publique, qui se retrouve à payer les conséquences d’une décision imposée d’en haut. Rappelons dans le même temps que seulement 25% de la population est intéressée par les Jeux.

De plus, les Jeux de Paris 2024 illustrent une militarisation croissante des forces de l’ordre et une surveillance accrue, qui bafouent les libertés individuelles.
Le déploiement massif de dispositifs de sécurité, y compris la surveillance électronique et l’usage intensif des forces armées, transforme Paris en une ville sous contrôle militaire. Cela crée un climat de répression et de suspicion qui nuit gravement à la vie quotidienne des citoyen·ne·s.


💰 Profits privés mais dépenses publiques

Par le passé, les responsables du CIO pouvaient brandir un lot unique de promesses sur les bénéfices induites par les JO dans le tourisme, l’emploi et la croissance économique. Mais ces dernières années, ces promesses ont été démystifiées : l’histoire et la recherche ont rattrapé le mythe Olympique.
Les Jeux génèrent un afflux de capital important, mais tout cet argent s’envole invariablement vers le haut, vers celleux qui en possèdent déjà beaucoup. C’est une véritable économie du ruissellement inversé : l’argent se concentre dans les poches de ceux qui en possèdent déjà beaucoup.

En résumé, le public paie, le privé profite.
Alors que le temps presse, les entreprises font la fête.

Les Jeux Olympiques mobilisent des sommes colossales d’argent public, au détriment des priorités sociales et environnementales.
Alors que des milliards sont dépensés pour construire des stades et des infrastructures luxueuses, les fonds nécessaires pour financer la transition écologique et les services sociaux de base manquent cruellement.
Les dépenses prévues pour Paris 2024 dépassent déjà les 7 milliards d’euros, une somme qui aurait pu être investie dans des projets durables et inclusifs pour la société entière.


📣 Revendications

Le sport doit servir le bien commun, respecter l’environnement et promouvoir l’égalité sociale, plutôt que d’aggraver les problèmes existants. Il est temps de reconsidérer ces évènements dans le contexte de dérèglement climatique actuel dans une logique de justice sociale et environnementale et promouvoir des alternatives plus justes et durables. Derrière ces problématiques, il s’agit de redonner du pouvoir aux citoyennes et citoyens en leur permettant de participer activement à la prise de décisions sur ces projets d’envergure qui impactent directement leur quotidien.

Nos exigences :
  • L’organisation de votes pour l’accueil d’événements internationaux : Il est impératif que la population soit consultée par le biais de référendums avant de candidater pour accueillir des événements internationaux, y compris les Jeux Olympiques d’hiver de 2030. Ce processus démocratique permettrait aux citoyen·ne·s d’avoir leur mot à dire sur des décisions qui affectent directement leur quotidien.
  • Le financement de la transition écologique : Les fonds publics alloués à l’organisation de grands événements comme les Jeux Olympiques devraient être redirigés vers le financement de la transition écologique. Par exemple, les 4 milliards d’euros prévus pour Paris 2024 pourraient financer des projets écologiques tels que la rénovation énergétique des bâtiments, le développement des énergies renouvelables et la création de transports publics durables.
🔭 Pour en savoir plus sur ce que Extinction Rebellion prévoit pour les Jeux Olympiques 2024, suivez la campagne #DemocratieHorsJeux 👀
Suivez le hashtag #DemocratieHorsJeux

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